Finale Du Grand Prix Grenoble : des hauts et des bas…
Les juniors messieurs font leurs début sur la glace de Pôle Sud aujourd’hui. Deux patineurs, dans un même point, se détachent nettement du lot : le Japonais Rio Nakata et l’Américain Jacob Sanchez. Le premier, Rio Nakata, évolue sur les notes hispanisantes de “Aroul” et “Uccen” du duo new-yorkais Taalbi Brothers. Son triple Axel est haut et d’apparence facile. Triple flip et combinaison triple boucle piqué/triple boucle piqué sont nets et sans bavure. Expressif et élégant, il réalise une séquence de pas de toute beauté. Une seule erreur à son actif : un léger déséquilibre sur sa pirouette avec changement de pied. 79.39 le propulsent en tête, loin devant les concurrents qui l’ont précédé sur la glace. Jacob Sanchez a des airs de Javier Fernandez, même physique longiligne, même vitesse de déplacement, et un costume qui semble sorti tout droit de la garde robe de l’ancien double champion du Monde. La comparaison s’arrête là, Jacob n’a que dix-sept ans. A propos d’âge, sa chanson, “Music” de John Miles est un hit de 1976 qui a pris quelques rides ! Jacob retourne son triple Axel, réussit triple flip Rippon, dont la carre de réception est incertaine, et enchaîne avec une combinaison au triple Lutz pas très net. Ses composantes sont supérieures à celle du Japonais et lui permettent de se placer sur ses talons avec 79.24. Le Slovaque Lucas Vaklavik est 3ème (72.72), avec un patinage assez lent sur la Symphonie N°7 de Beethoven, et une version techno-speed de “Lacrimosa” (Requiem) qui doit rendre Mozart dans sa tombe gravement épileptique. Sa prestation est propre, à l’exception d’une pirouette partie en cacahuète. Le Néo-Zélandais Yanhao Li entame son programme sur “Supreme” de Robbie Williams, avec un triple Axel en sur-rotation qui lui vaut des GOEs négatifs. Tout va mieux ou presque avec triple flip et triple Lutz/triple boucle piqué. La pirouette avec changement de pied, mal engagée, lui fait perdre une nouvelle volée de points. 72.17 le classent 4ème. Minkyu Seo patine sur la “Sonate au Clair de Lune” et une chorégraphie de Patrick Chan. Il faut être Papadakis/Cizeron, avoir leur sensibilité, pour faire vraiment honneur au célèbrissime morceau de Beethoven. Difficile exercice pour un junior de seize ans. Le triple Axel est réceptionné sur l’avant sans perte de points. Les choses se gâtent avec un “edge” sur le triple Lutz en combinaison, et une belle chute sur le triple flip. Le patinage reste scolaire, malgré les mouvements amples empruntés à son chorégraphe. Le Coréen, qui a gagné ses deux Grand Prix (Istanbul et Ostrava), est 5ème (69.68). Derrière lui, Sena Takahashi écorche son triple Axel, puis retourne le Lutz, ce qui lui ôte le bénéfice d’une combinaison triple/triple. De quoi faire descendre le TES et le score total : 61.83.
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Les dames juniors sont les premières à conclure leur compétition aujourd’hui. Sur six patineuses, trois incluent le triple Axel dans leur prestation, quand, chez les seniors, seules deux s’y essaient (Amber Glenn et Hana Yoshida). Bravo ! Par contre, il serait grand temps que ces demoiselles se projettent dans autre chose que ces thèmes de poupées bien sages. Tenter des quadruples sauts s’accommode mal de toute cette guimauve. Puisque nous parlons de quadruples… Mao Shimada est la seule à en proposer un aujourd’hui, le boucle piqué, mais une préparation trop lente l’envoie au tapis. Il suit un triple Axel déjà en sous rotation, et fortement sanctionné. Les deux combinaisons, triple Lutz/triple boucle piqué et triple Salchow/triple boucle piqué, passent, elles, comme dans un charme. Triple flip/double Axel/double Axel en séquence suivent le même chemin. Avant de réussir un triple Lutz solo très propre, Mao tombe de nouveau à la réception du triple boucle. Malgré trois lignes de GOEs à -5 et deux déductions pour chutes, elle est première de ce libre (125.74) et vainqueur de ce Grand Prix (199.46). Surprenant ? Même pas. Depuis ses débuts en 2022, Mao n’a jamais occupé une autre place que la première en compétition nationale et internationale. Elle a tout gagné : Jeux Olympiques de la jeunesse, Triglav Trophy, six Grand Prix, trois Finales, deux championnats du Monde, et trois titres nationaux ! Avec Kaoruko Wada sur la B.O. de Titanic, commence la valse des carres douteuses et des quarters. Triple flip avec point d’exclamation ! [le code de la carre douteuse dans les scores détaillés], quarter pour l’Axel de la combinaison en séquence, les deux pour la combinaison de trois sauts, et enfin une sous rotation pour le triple Lutz. Mais le triple Axel et le triple Lutz/triple boucle piqué d’entrée de programme sont nets. Kaoruko a la particularité de placer ses deux combinaisons les plus difficiles en seconde partie du libre, ce qui peut s’avérer lucratif quand bien exécuté. Un score de 123.98 conserve à la Japonaise sa 2ème place et lui assure une médaille d’argent (191.75). Yihan Wang patine sur la B.O. du film “The Grand Master”, musique lancinante avec un beau final tout en percussions. Tous ses sauts sont propres, sauf une petite carre louche sur le triple flip en combinaison. Elle obtient le meilleur score technique de ce segment de la compétition, 0,68 au dessus de celui de Mao Shimada. Yihan est 3ème de ce libre (123.38), mais au pied du podium (187.90). Ami Nakai fait partie des jeunes filles qui tentent le triple Axel, et elle est la seule à le combiner à un triple boucle piqué. Qu’elle assortit aujourd’hui d’une sous rotation et d’un quarter. Un autre petit quarter est signalé sur le dernier saut de triple Lutz/Euler/triple Salchow. Elle éclate son premier double Axel mais réussit le second, ainsi que triple Lutz et triple boucle/double boucle piqué. Elle incline beaucoup ses sauts, ce qui me fait toujours craindre la chute. Je ne suis pas fan de la B.O de Cendrillon, sucrée comme une meringue, et la musique semble être plus un vague support que sujette à interprétation. Ceci n’empêche pas Ami d’engranger d’excellentes composantes, les meilleures après celles de Kaoruko Wada. 4ème du libre avec 122.32, Ami est 3ème du classement général (189.58). Yuseong Kim y va gaiement, comme ses camarades, de son quarter (triple boucle piqué en combinaison), de son “edge” (triple Lutz) et de sa chute sur le triple Salchow. Sa robe surchargée de strass semble clignoter comme un sapin de Noël (c’est de saison). Le thème de son programme, mélange des B.O de “Hero” et de “Crouching Tiger, Hidden Dragon”, est intéressant, même si l’interprétation est assez plate. La Corée produit décidément de bonnes patineuses, gracieuses et appliquées, mais un brin uniformisées. Yuseong est 5ème (119.81) comme hier, place qu’elle conserve au général (184.23). La Française Stefania Gladki reste en queue de peloton, 6ème du libre (113.08), et du classement final (175.39). Malgré une chute à la réception du triple boucle, un quarter sur le double Axel et des carres douteuses sur ses deux Lutz combinés, elle n’aura pas démérité. Dotée d’une personnalité plus affirmée que la plupart de ses adversaires, elle se démarque par une aisance surprenante pour une si jeune fille. Je ne goûte guère à son montage musical, “Diamonds are a Girl’s Best Friend, suivi de deux extraits clichés de Moulin Rouge, mais ce n’est pas moi qui patine dessus ! La majorité de ses sauts sont passés en “Rippon” (deux bras en l’air) et, au-delà d’un ou deux par programme, la répétition banalise la difficulté et l’élégance de l’exercice. Le quadruple boucle piqué, prévu dans son contenu technique sur le papier, et non tenté, peut attendre. Stefania a tout l’avenir devant elle.
Qui peut battre Madison Chock et Evan Bates cette saison ? Sans doute personne. Les Américains confirment leur supériorité à chaque apparition. Elle est pourtant horrible cette danse rythmique, musicalement parlant. Heureusement que ce sont eux qui ont empilé onze partitions différentes en 2 minutes 50, n’importe qui d’autre s’y serait perdu en route. La rubrique de leur biographie ISU officielle n’a même pas assez de place pour lister l’intégralité des échantillons, elle n’en contient que sept ! Il s’agit bien d’échantillons, certaines compositions étant réduites à une seule mesure. Mais rien ne peut gâcher leur glisse ultra silencieuse, ni leur sens de la représentation. Représentation, c’est précisément ce que beaucoup d’Européens leur reprochent, les Nord-Américains vivant rarement leurs programmes à grands renforts de tripes, et favorisant plutôt le jeu d’acteur. J’apprécie leur patinage pour ce qu’il est : un beau spectacle, vif et prenant. Assez aseptisé quand même… Captivé par la beauté, la souplesse de liane et la personnalité de Madison, on en oublierait presque que son mari est un formidable danseur lui aussi. Niveau 4 pour twizzles et porté, 3 pour la médiane et le pattern, les GOEs sont en majorité à +4. Un score de 87.73 les installe confortablement en tête. En terme de technique, Charlène Guignard et Marco Fabbri sont tout à fait capables de surpasser les Américains. Ils sont plus précis, plus puissants, plus en carres. Mais moins en réussite depuis le début de saison. Il n’y a pourtant pas photo entre la gabegie musicale des époux Bates et les trois morceaux utilisés par le couple italien. Mais la musique ne fait pas tout. Twizzles, médiane et porté sont de mêmes niveaux que ceux de Madison et Evan, tandis que le pattern n’est coté que niveau 2. GOEs et composantes sont également inférieurs. A raison ? Honnêtement, je n’en sais rien. La dernière partie de cette danse rythmique est menée à la vitesse du son, ils semblent s’amuser comme des petits fous. Une telle précision technique demande pourtant un travail de titans. Ils sont seconds avec 83.12, et pourquoi pas, la possibilité de coiffer les Américains au poteau en cas d’erreur de ces derniers dans la danse libre. Dans le Kiss & Cry, Lilah Fear et Lewis Gibson affichent une mine déçue. Comptaient ils battre les Italiens ? Le projet me semble utopique mais sait-on jamais, ils sont très soutenus par les juges depuis plusieurs saisons. “Le Freak” de Chic ressemble à nombre de partitions qu’ils ont utilisées jusque là. Même si je cherche dans les coins et recoins de leur prestation, j’en reviens au même constat : ils font toujours plus ou moins la même chose. Bien sûr, ils le font avec enthousiasme et une générosité envers le public. Mais après huit années de carrière internationale, cela suffit-il ? Je crains que non. Le problème reste le même : la différence de niveau technique entre les deux danseurs. Un ralenti affiché sur l’écran géant de la patinoire l’illustre parfaitement : on y voit uniquement les patins des deux partenaires et la prise de carres de Lewis est deux fois plus profonde que celle de Lilah. Une Lilah qui, aujourd’hui, loupe ses premiers twizzles. Son niveau descend à 2 et les GOEs accusent une nette baisse. La juge N°4 les gratifie quand même d’un +4 et deux autres les notent à +3, ce qui témoigne d’une grande indulgence, tout comme le niveau 3 de la médiane. Idem pour le mouvement chorégraphique et ses deux +5 gonflés à l’hélium. Je ne parle même pas des composantes qui collent à celles de Charlène et Marco. Tant mieux pour les deux Britanniques ultra sympathiques, mais ceux qui sont classés derrière doivent grincer des dents. 3èmes avec 82.31, Lilah et Lewis ne devraient pas être si déçus. Ceux qui ont raison de l’être sont 6èmes (72.15) et s’appellent Piper Gilles et Paul Poirier. Ils sont là pour le podium et en sont, hélas, très loin. Ils sont toujours aussi touchants de sincérité et de créativité. En combinaison de surf sur deux morceaux emblématiques des Beach Boys, “I Get Around” et “California Girls”, additionné de “Wipeout” des Surfaris, ils font la joie du public. Mais Paul tombe sur la pattern step et va heurter la barrière. Ils ont du métier, ils poursuivent comme si de rien n’était, mais le mal est fait. Les niveaux sont bons, les GOEs et les composantes aussi, mais cette ligne, justifiée, de -3 et -4 aplatit le score. Toujours volontaires et déterminés, ils auront sûrement à coeur de se refaire dans le libre. Atteindre le podium semble néanmoins impossible. Marjorie Lajoie et Zachary Lagha patinent la première partie de leur RD sur “Soul Bossa Nova” de Quincy Jones, empruntée à la B.O. d’Austin Powers dont leurs costumes sont directement inspirés. Suivent “Shining Star” et “Boogie Wonderland” de Earth Wind and Fire. L’exécution du programme est enjouée et les Canadiens ont un excellent toucher de glace. Midline de niveau 2 pour les 2 patineurs, twizzles de niveau 4, pattern step de niveau 3, porté 4. Les GOEs sont bons sans être très élevés, les composantes sont plus partagées, de 7 à 9.25. Ils sont 4èmes (77.73). Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud les suivent de très près, à moins d’un point (76.98) avec des niveaux équivalents, et un bonus pour Evgeniia qui obtient 3 pour sa midline. Les GOEs et composantes sont très légèrement inférieurs. Côté technique, les deux couples se valent vraiment. J’accorderai pourtant l’avantage aux Français, pas seulement par chauvinisme, mais parce que toute la RD est d’une précision et d’une propreté exemplaire, leur glisse est aussi nette que les instruments chirurgicaux d’un bloc opératoire. J’apprécie aussi l’humour et l’auto-dérision qui filtrent dans le choix musical, en particulier les dernières paroles de la chanson “Oh those Russians”, clin d’oeil d’Evgeniia à son pays natal. Rendez-vous demain pour la danse libre.
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Les thèmes choisis par la moitié des couples seniors pour leurs programmes libres ne sont guère plus réjouissants que ceux de leurs courts… Dracula, Yentl, les Quatre Saisons de Vivaldi. Seuls Metelkina/Berulava nous permettent d’étoffer notre culture musicale, grâce à “A Necessary End” de Saltillo. Saltillo est un musicien, peintre, illustrateur et dessinateur de BD, connu également sous le nom de Menton J. Matthews III (oui, j’ai fait mes recherches !) La chanson s’articule autour d’un dialogue de Jules César et de sa femme Calpurnia, extrait de la pièce de théâtre éponyme de Shakespeare. Le concept est original, l’ambiance est sombre et bien traduite sur la glace, même si un peu trop théâtrale. Il est question de “plonger dans les couloirs inutilisés des lieux où l’on se terre, en distillant l’impression d’une douloureuse solitude, de l’envie et de la déception”. Sympathique non ? Respirez, buvez un café, la bonne humeur va revenir !! On est très loin, en tout cas, de leur RD aux maladroits accents comiques. Nous sommes même légèrement tombés dans l’excès inverse. Au moins, les Géorgiens sont éclectiques ! A l’exception d’un quarter sur triple Salchow/double Axel en séquence, et d’une petite erreur dans la séquence chorégraphique, l’exécution de ce programme est propre. Anastasiia et Luka sont 2èmes (133.52) du libre et médaillés de bronze (133.52). Minerva-Fabienne Hase et Nikita Volodin conservent leur leadership (141.38) et gagnent cette Finale (218.10). Deux erreurs seulement (sous rotation du triple Axel en séquence, accroc sur le triple Salchow) auxquelles il faut ajouter un déséquilibre dans la spirale de la mort, qui fait hurler leur coach de l’autre côté de la barrière ! Vivaldi ne va pas particulièrement bien à leur patinage, technique et puissant, et ils paraissent aujourd’hui plus lents qu’hier et plus crispés. Ce libre est néanmoins très bon. La médaille d’argent revient à Riku Miura et Ryuichi Kihara (206.71), 3èmes du libre (130.44). “Adios” de Benjamin Clementine est difficile à patiner, comme toutes les oeuvres de l’artiste, en raison des changements permanents de rythme. J’admire les patineurs qui s’y risquent. Les Japonais ont un talent fou, ils sont de loin les patineurs les plus fluides et les plus rapides de cette compétition couples. Ils font néanmoins des bêtises : sous rotation du double Axel en séquence, chute à la réception du triple boucle lancé, puis erreur sur celle du Lutz lancé. Des composantes un peu ras les pâquerettes n’aident pas le score à monter. Mais le couple est en reconstruction après blessures sévères. Sara Conti et Niccolo Macii restent 4èmes (129.57/200.06) avec un “Papa Can You Hear Me”, musique du film Yentl, académique à souhait. Le seul problème visible sera une chute sur le triple Salchow. Le ou la juge N°2 donne des GOEs négatifs à leurs trois portés, pour une raison que je n’ai pas su déterminer. Ellie Kam et Danny O’Shea ne bougent pas de place non plus, 5èmes (129.35/198.26). Les Américains parviennent à être puissants et délicats en même temps. Mais ils commettent trop d’erreurs coûteuses : chute de Danny sur le tripe boucle piqué parallèle, une combinaison en séquence invalidée pour cause de simple Axel après un double en sous rotation, un triple boucle lancé avec une main de Ellie sur la glace. C’est d’autant plus dommage que les deux patineurs mettent un réel coeur à l’ouvrage. Rebecca Ghilardi et Filippo Ambrosini restent derniers (115.72/181.52), avec un “Dracula” tellement premier degré qu’il en est involontairement drôle. Ils exécutent un double Salchow au lieu d’un triple, désynchronisé au point que les patineurs le réalise à tour de rôle. La position finale est certes difficile avec Rebecca tête en bas, mais elle n’est pas esthétique. Si l’on s’attarde au thème, on peut imaginer que Filippo a tranché la gorge de sa partenaire et la suspend pour la vider de son sang !
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Les messieurs clôturent ce vendredi avec un programme court en dents de scie. Ilia Malinin n’a aucun mal à prendre la tête (105.43), non seulement par sa supériorité évidente, mais aussi grâce aux erreurs de ses concurrents. Il ne cesse de progresser en composantes. Soyons juste, il ne peut que progresser dans ce domaine, il est parti de si loin… Sur “Running” de NF et dans un étrange costume, croisement d’un pyjama avec une tenue sado-maso, il attaque par quad flip, suivi de triple Axel, avant d’écoper d’un quarter pour le quad Lutz de sa combinaison. Pas d’autre erreur pour l’Américain, dont les composantes montent plus vite que ses progrès dans ce domaine. Yuma Kagiyama tombe d’entrée sur son quad Salchow. Il en faudrait plus pour le déconcentrer. Hop, un quad boucle piqué/triple boucle piqué impeccable suivi d’un triple Axel d’anthologie. Ses pirouettes combinées représentent ses GOEs les plus bas (maximum +2) et son score provisoire de 94.49 le place second. Ilia Malinin a un petit boulevard vers la médaille d’or. De tous les programmes montés sur la B.O. de Dune cette saison, celui de Mikhail Shaidorov est sans doute le moins abouti. Mais le patineur a du talent. Quad Lutz/triple boucle piqué, triple Axel, quad boucle piqué, les réceptions ne sont pas ultra nettes mais les sauts sont complets. Il écope d’une déduction pour dépassement de temps. Ce n’est pas la première fois cette saison il me semble. Il est 3ème (91.26). Shun Sato tombe sur son premier saut, un quad Lutz avec carre douteuse et sous rotation. “Ca s’est fait”, dit laconiquement mon voisin en tribune presse. “Ladies in Lavender” est une musique trop mielleuse pour un athlète de ce calibre, il mérite mieux. Le quad boucle piqué/triple boucle piqué est parfait, comme l’est le triple Axel présenté en 5ème élément. Shun est le seul patineur à le passer en seconde partie de programme. Il prend la 4ème place avec 86.28. Daniel Grassl a pris des cours de ballet. Cela se voit dans ses transitions et sa séquence de pas. Pas dans ses sauts qu’il continue de réaliser la tête dans les épaules, en tirant exagérément sur des bras repliés au maximum, le haut du corps dangereusement incliné. Quad Lutz en sous rotation combiné à un triple boucle piqué en quarter, quad boucle en sous rotation, seul le triple Axel est clean. Je lui accorde un bonus pour le choix musical, le très joli “Human” de Stefano Lentini. Et un malus pour revendiquer le thème du “courage”. Même si les trois contrôles anti-doping ratés qui lui ont valu un an de suspension n’étaient dus qu’à des erreurs administratives, Daniel n’est pas une victime et n’a pas de mérite particulier à avoir purgé sa peine, les erreurs étant de son fait. En fin de programme, ses pirouettes sont dégradées, sans doute pour déséquilibre ou parce qu’elles sont incomplètes. Kevin Aymoz, à la maison, et salué par une ovation qui fait trembler les gradins lors de sa présentation à l’échauffement, n’est pas dans un bon jour. Deux chutes, l’une sur quad boucle piqué (prévu en combinaison avec un triple), l’autre sur son triple Axel ; et un tour manquant dans triple Lutz/triple boucle piqué transformé en double, le relèguent au 6ème rang (68.82). Surprenant, et même exceptionnel, e le reste de son programme n’est pas du tout impacté. Ses pirouettes sont très bonnes et sa séquence de pas, véritable feu d’artifice, obtient un maximum de +5. Ses composantes pourraient être plus hautes, mais il obtient quand même les 3èmes meilleures de la compétition. Kevin semble enfin voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.
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Kate Royan
Résultats et scores détaillés (Opens in a new window)
Bonus :
RD Gilles/Poirier (Opens in a new window)