Skip to main content

Tournée Equipe de France 2024 - Annecy

Il a fait 26°C toute la journée à Annecy, la fraîcheur de la patinoire Jean Régis est la bienvenue et les spectateurs sont là en masse pour cette première étape de la tournée !

Les participants : Philippe Candeloro et Fernand Fedronic en animateurs de choc ; Lorine Schild, Léa Serna, Loïcia Demougeot et Théo Le Mercier, Aurélie Faula et Théo Belle, Adam Siao Him Fa, Kevin Aymoz, Luc Economidès, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud, ainsi que plusieurs patineurs annéciens dont Corentin Spinar. C’est le premier show de la saison, et pourtant le spectacle est déjà très bien rôdé !

Les quatre Annéciens présents, qui ont tous participé au Championnats de France par Clubs ici même le week-end dernier, ouvrent le show avec un numéro bien construit sur un extrait de Notre Dame de Paris. Le champion de France novice Lenny Olivier nous offre ensuite une prestation très rock’n roll sur un medley d’Elvis Presley. Corentin Spinar a, lui, choisi “Ninja” de Maxime Rodriguez et passe tous ses triples sauts. De bonne augure pour sa prochaine saison !

Au son de You Make Me Feel de Sylvester, les patineurs de l’E.D.F. font leur entrée dans des tenues disco oranges et violettes très réussies ! Adam nous gratifie de son premier backflip, ce qui provoque illico l’ovation du public. Jupette noire, chemisier blanc noué sous la poitrine, grandes chaussettes, les cheveux relevés en couettes tenues par des pompons, Léa Serna est la parfaite “naughty girl”, à l’aise et rapide, sur Circus et Womanizer de Britney Spears. Elle est suivie de Aurélie Faula et Théo Belle sur leur programme libre de la saison : I’ll Take Care of You de Beth Hart. Lorine Schild est en passe de devenir notre Carolina Kostner ! Même silhouette, même grâce. Les Moulins de Mon Coeur par Camille Tremblay servent de trame à sa première prestation. Ma voisine de gauche, apparemment grande fan de la Canadienne, se met à chanter… Ce qui couvre à peine les bruits croustillants de celle de droite occupée à démolir un paquet de Chips. Deux rangs plus bas, une famille déballe les sandwiches. J’en bave d’envie. Le show a débuté à 20H et tout le monde n’a pas eu le temps de dîner. Ce sera pour plus tard. A titre personnel, je vous recommande les frites du bar de la patinoire pour votre prochaine visite : excellentes !

Loïcia Demougeot et Théo Le Mercier évoluent sur Roméo Kiffe Juliette de Grand Corps Malade, une partition musicale engagée et délicate qui leur convient à merveille. Comme leur danse libre de cette année, leur prestation va crescendo, leur gestuelle “villardienne” et néanmoins personnelle est un bain de fraîcheur et de sensibilité. Ma voisine de gauche ne chante plus, elle envie ouvertement la plastique de Loïcia et la… compagnie de Théo ! Kevin Aymoz nous est présenté par l’ami “Candel” comme l’un des plus grands artistes sur glace du monde. A raison ! Le Boléro de Ravel, qui lui a servi de programme libre cette saison, est allégé de ses quadruples et de quelques triples, mais il est toujours aussi beau et captivant. Le célèbre morceau a été utilisé par nombre d’autres patineurs par le passé, mais jamais avec une telle profondeur et une telle conviction. Il ne manque que Silvia Fontana hurlant depuis le bord de piste et en pleurs dans le Kiss & Cry ! Ou pas. Luc Economidès, en grande chemise noire et pantalon cargo, s’en donne à coeur joie avec I Like It de Peter Rodriguez. Il nous sert un hip-hop aux petits oignons, célébré par les acclamations du public. Le Vaujaniat d’adoption est un sacré showman ! Version revisitée de leur Danse Rythmique pour Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud, avec un accent mis sur le mime du marionnettiste et de sa poupée. Ce programme, si original et si finement ciselé, va me manquer l’an prochain, même si j’attends avec impatience celui qui lui succédera.

Notre double champion d’Europe et récent médaillé de bronze mondial, auteur de la désormais plus belle remontada de l’histoire du patinage, est en grande forme ! La saison a pourtant été longue. Daylight de David Kushner va à Adam Siao Him Fa comme une gant. Il occupe toute la glace, sa vitesse est phénoménale. Vous reprendrez bien un petit backflip ? Et un saut “parapluie/framboise” à la Ilia Malinin ! Les tribunes exultent ! Un nouveau tonnerre d’applaudissement salue l’entrée de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. Ma voisine de droite en a les mains qui tremblent (elle a terminé ses chips…) et les larmes aux yeux. Suites pour Violoncelle de Bach : morceau doux et intimiste, et toujours cette impression incroyable que les deux danseurs absorbent la musique avec leur corps pour la transcrire à travers leurs gestes et leurs lames. Philippe Candeloro met légèrement les pieds dans le plat en évoquant une décision à venir quant à leur éventuel retour en compétition. Gabriella et Guillaume se contentent de sourire, on n’en saura pas plus, mais une annonce devrait être faite à la fin de la tournée.

Plutôt qu’un entracte en bonne et due forme, la tournée innove avec des défis lancés aux patineurs. D’un côté une équipe dont les tenues me font penser à la série “Orange is the New Black”, (elle se déroule dans une prison US et le orange est la couleur portée par les détenus dans tout le pays) ; de l’autre du violet et des paillettes. Pour commencer, il s’agit d’effectuer une figure appartenant à une autre discipline et les animateurs n’ont pas choisi la plus facile : la spirale de la mort, spécifique au couple. Kevin et Aurélie s’en tirent très bien, bravo à la position très basse de Kevin ! C’est un peu moins réussi par l’équipe adverse, avec Evgeniia et Théo (Belle), qui n’effectuent qu’un seul tour et demi. On passe au saut, non pas de barils, comme en freestyle, mais d’un long plot en mousse (pour éviter que les patineurs se blessent). Sans surprise, le plus fort à cet exercice est Adam, qui nous le refait, bien sûr, en backflip, suivi par Théo (Le Mercier) transformé en kangourou et Luc qui atterrit parterre. Tout le monde rit, lui le premier. Les patineurs sont enthousiastes et le public l’est tout autant. Le clou de l’entracte est une épreuve de vitesse : traverser la patinoire dans sa longueur sur un pied en avant, puis en arrière ; puis en citrons, également dans les deux sens. Où et comment apprendre qu’Evgeniia est plus rapide qu’Adam en citrons arrières ! Et tandis que leurs camarades s’affrontent, Kevin, tranquillement dans un coin, s’essaie à la danse sur glace avec Loïcia. Belle extension de la jambe libre Kevin, bravo !

Les choses “sérieuses” reprennent avec une Lorine transformée en James Bond Girl : robe noire sexy, “diamants” au cou et aux oreilles et… un revolver à la main ! Faites attention, camarades de tournée, elle est armée ! Lorine est très à l’aise sur une version remixée du Diamonds are Forever de Shirley Bassey. Les shows sont pourtant relativement nouveaux pour elle, mais elle assure sa partie comme une pro. Aurélie et Théo patinent ce second numéro sur la B.O. de Dirty Dancing et le très célèbre Time of My Life. Léa réapparaît sur la glace, et ma voisine de gauche se remet à chanter. Déjà pas très fan d’Indila et de sa voix de crécelle qui Tourne(nt) dans le Vide - c’est le titre de la chanson, pas mon appréciation personnelle ! -, je grince des dents jusqu’à que le monsieur qui l’accompagne (ma voisine, pas Léa), lui demande de se taire. Mais ce bref moment d’inconfort acoustique est largement compensé par la prestation très aboutie de la jeune femme. Léa est vraiment très à l’aise en gala, loin de la pression et du stress des compétitions. Loïcia et Théo portent les costumes de leur danse rythmique, mais la musique est aujourd’hui celle de Boney M. Ra-Ra-Rasputin ! Je rajeunis de… 46 ans ! La vivacité de leur geste et leur vitesse de déplacement sont impressionnantes. Un feu d’artifice, un tsunami !

Kevin, décidément, est dans une forme éblouissante. Après le très poignant Boléro, le registre est beaucoup plus fun avec Anastacia et I’m Outta Love. Grosse, grosse ambiance dans le public. Mon voisin de derrière a une puissance d’applaudissement exceptionnelle. Je finis par me retourner, pensant découvrir un bûcheron aux énormes battoirs en guise de mains. Mais non, elles sont tout à fait normales et je me demande comment il peut produire un tel son. Je n’ose pas lui demander de m’apprendre ! Le numéro de gala d’Evgeniia et Geoffrey a déjà fait le tour du monde cette saison grâce aux réseaux sociaux. Je l’ai surnommé “Covid-Rock”. Ils entrent vêtus de blouses blanches et de masques bleus, au son de Il est Interdit (2020) de Shanna. Loneliness de Tomcraft célèbre la fin de leur “confinement”, les blouses et les masques tombent, les tenues vinyle et les lunettes noires apparaissent. Toute la patinoire vibre au son de Satisfaction de Benny Benassi. Ce sera un des numéros les plus applaudis de la soirée. Libéré des contraintes de la compétition, Luc revisite son programme court sur la musique de Kanye West. Lui aussi fait un tabac avec un rythme endiablé et une vitesse d’exécution magistrale. Adam sur Sweet Dreams d’Eurythmics ? Ca dépote. Il n’y a pas d’autre mot. Il se lance dans son troisième backflip de la soirée. Ce n’est pas le dernier. Philippe Candeloro, 52 ans, deux prothèses de hanche, tombe la veste (et le micro) pour en exécuter un de plus avec lui. Les deux patineurs sont parfaitement synchro. Bravo Philippe ! C’est à Gabriella et Guillaume que revient l’honneur de clôturer cette soirée. When the Party is Over de James Blake est lente, douce-amère, voire triste, mais le patinage est toujours aussi fin, précis, et l’émotion est palpable dans la patinoire. Juste un petit regret, mais vraiment tout petit : qu’ils n’aient pas opté pour une musique plus tonique, du style de celles de leurs RDs passées. Mais après deux ans sans compétition, donc sans entraînement intensif, c’est sans doute, physiquement, très difficile.

La parade finale donne l’occasion aux patineurs de se libérer une dernière fois. Le public est debout, eux font les clowns, c’était vraiment une très belle soirée. Il ne reste désormais que quatre dates à cette tournée : Brest le 16, Amiens le 19, Fontenay Sous Bois le 20 et Cergy le 21 avril (deux séances). Allez-y, n’hésitez pas ! Nos patineurs sont jeunes, ils sont beaux, ils pètent le feu, c’est une occasion à ne pas manquer. Profitez-en car, comme Joe le Taxi, la tournée… ne va pas partout !

Un grand merci à Messieurs Xavier Debernis et Didier Lucine qui m’ont permis d’assister au show d’Annecy. Un grand merci aussi à Kevin Aymoz et Léa Serna pour la photo © qui illustre cet article et que j’utilise avec leur autorisation.

Kate Royan - Patinage Magazine

Topic Articles

0 comments

Would you like to be the first to write a comment?
Become a member of Patinage Magazine and start the conversation.
Become a member