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Championnats d’Europe 2025 Tallinn, Danse rythmique : Médiane et twizzles sont dans un bateau…

© Alice Alvarez
© Alice Alvarez

Et personne, heureusement, ne tombe à l’eau. Charlène Guignard et Marco Fabbri entendent bien empocher un troisième titre européen. Les twizzles de Madame sont de niveau 4, ceux de Monsieur seulement de niveau 3 car ils accusent un très léger déséquilibre. La médiane est de niveau 3, comme le pattern. Les Italiens sont vraiment les rois de la prise de carres : ultra profondes, elles leur donnent une vitesse d’avion de chasse. Leurs lignes sont de la plus grande pureté. Barbara Fusar-Poli et ses aides de camp savent exploiter ces qualités au maximum. Je ne suis pas hyper emballée par leurs choix musicaux (“Land of 1000 Dances”, “For Once in My Life”, “You Make Me Feel Mighty Real”), mais ils vendent bien cette RD bourrée d’énergie et de détails techniques. Ils sont premiers avec 84.23.

Avec 82.75, Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud les suivent de très près et c’est une première ! Cette saison est pour eux celle de l’éclosion au plus haut niveau. Leur “Raspoutine” n’a pas un cheveu qui dépasse. Twizzles niveau 4, médiane niveau 3, et je suis déçue que le pattern n’obtienne que 2. Peut-être sont ils un peu plus sur la réserve que d’habitude ? Mais ils jouent gros. L’ensemble du programme est totalement cohérent, exécuté avec grande classe et une technique à inscrire dans les livres de danse sur glace (s’ils existent !). Leur score technique est d’ailleurs à peine inférieur à celui de Charlène et Marco. Ils sont provisoirement seconds, et la médaille pourrait bien être d’un métal plus brillant que celui envisagé.

J’ai déjà dit plusieurs fois ce que je pensais du patinage des Britanniques Lilah Fear et Lewis Gibson lors des précédentes compétitions, je ne vais pas continuer. Lilah n’a pas gagné en carres mais à ce stade de la saison, la RD a mûri et le masquage de ses manques techniques est parfaitement rodé. Les twizzles sont clairement désynchronisés, et si le niveau (4) ne baisse pas, les GOEs, de +2 à -1 équilibrent la note. Médiane de niveau 3 et pattern de niveau 2 sont bien payés en grades d’exécution, mais tout le monde a l’habitude… “Le Freak”, “Superstition” et leur sens inné du show en font, comme partout, les plus acclamés du public. Dans le Kiss & Cry, à l’annonce de leur score (81.57), ils font clairement la tête. Après le passage d’Evgenia et Geoffrey, ils sont provisoirement 3èmes. On devine aisément que ce n’est pas ce qu’ils avaient prévu.

Juulia Turkkila et Matthias Versluis, qu’on avait un peu perdus depuis 2023, semblent revenus à une meilleure forme morale et technique. Les Finlandais ont excellé par le passé dans le registre classique, ou du moins romantique, à priori le thème de cette saison n’est donc pas leur tasse de thé. Ils se sont toujours distingués par leur sophistication et leur légèreté de patinage. Etonnement, je les trouve aujourd’hui très à l’aise sur “I got You” de James Brown. Ils sont rapides, et très énergiques. Les twizzles de Matthias sont deux niveaux en dessous de ceux de Juulia (2/4), le pattern connaît aussi un écart, 3 pour elle, 2 pour lui. Mais les GOEs sont très bons, en majorité à +3 et +4, ce qui assure un confortable score technique, légèrement supérieur à celui des Britanniques. Un score de 81.26 les place au 4ème rang. Allison Reed et Saulius Ambrulevicius sont 5èmes avec 78.67. Sur leur très entraînant “Da Ya think I’m sexy” de Rod Stewart en version originale, remixée puis “extended”, je les trouve beaucoup moins à l’aise qu’n Grand Prix. Ils viennent ici défendre une médaille de bronze acquise l’an dernier à Kaunas. Ils vont avoir beaucoup de mal à la conserver. Par instant, Allison retombe dans le surjeu. Les GOEs sont bons, mais les twizzles, qui font partie de leurs points forts, sont de niveau 3, comme la médiane et le pattern obtient un petit 1.

Loïcia Demougeot et Théo Le Mercier ont changé leur tenue pour des couleurs plus funky et sont en grande forme. Leurs niveaux sont meilleurs que ceux des Lituaniens, mais pas leur GOEs. Cette RD sur deux morceaux des Jackson Five est une bombe à neutrons qui renverse tout sur son passage. Il n’y a pas un seul temps mort. Tenir le rythme nécessite d’être physiquement ultra affûtés. Ils le sont ! Leurs twizzles sont un niveau au dessus de ceux d’Allison et Ambrulevicius, les autres éléments ont des niveaux égaux, avec des pas dans la pattern qui manquent peut-être de netteté. Je les aurais néanmoins classés devant les Lituaniens aujourd’hui, tant leur programme regorge de détails chorégraphiques et de complexité. Ils sont 6èmes (76.14). Il y a beaucoup d’ironie à les voir ici notés plutôt équitablement, après avoir été aussi sèchement saqués aux championnats de France… A noter que Loïcia fête aujourd’hui sont 22ème anniversaire !

Les Français précèdent, pour la première fois me semble t’il, Olivia Smart et Tim Dieck (7èmes). De très peu il est vrai, un centième de point ! (76.13). Les Espagnols d’adoption ont un patinage net, peut-être un peu trop appliqué, sur deux chansons de Janis Joplin et “Black Betty” de Ram Jam. Olivia, toujours très expressive, doit veiller à ne pas faire d’ombre à son partenaire. Le second couple finlandais, Orihara/Pirinen s’installe au 8ème rang (75.70), devant les Allemands Jennifer Janse van Rensburg et Benjamin Steffan (75.45) et les Géorgiens Diana Davis et Gleb Smolkin (73.82). Rien de particulier chez ces trois couples au patinage correct, mais très générique.

Les deux fratries tchèques se suivent au classement, sans pour autant se ressembler. Natalie Taschlerova et Filip Taschler nous ont habitués à mieux. Petits niveaux pour le pattern (1) et la médiane (2 et 1) et des twizzles bien payés car ils ne sont pas impeccables. Les deux patineurs sont souvent loin l’un de l’autre. Ils sont vifs mais confondent vitesse et précipitation. “Hot Stuff” et “I Feel Love” de Donna Summer nécessiterait un peu plus de chaleur. Bref, l’ensemble est trop brouillon. Avec 73.44, Natalie et Filip sont 11èmes, plutôt loin des 6 et 7ème rangs européens (classement final) occupés par le passé. Leurs compatriotes Katerina Mrazkova et Daniel Mrazek ne brillent pas non plus. On les a vus 5èmes à Angers avec une RD sur un medley des Beatles en plein rodage. Le programme ne semble pas avoir beaucoup évolué. Ils ont un patinage quasi offensif, on les croirait partis en guerre, ce qui ne convient pas au thème choisi. Leurs carres sont peu précises, il “neige” beaucoup sous leurs pieds. Les twizzles de Katerina sont bons, mais son frère martyrise les siens, récoltant des GOEs négatifs pour l’élément. 70.26 les range en 12ème position.

Notre troisième couple français, Natacha Lagouge et Arnaud Caffa est 15ème (65.60) avec de bon twizzles de niveau 4 (mais des GOEs bas), une diagonale de niveau 3 pour elle, 2 pour lui, et un pattern assez bien réalisé. Ils affichent, comme toujours, un sourire radieux et une réelle joie de patiner, incarnant à la perfection le célèbre adage de Pierre de Coubertin “l’essentiel est de participer”. Un vrai rayon de soleil. Mais ils sont très largement distancés par Loïcia et Théo, aux talons desquels ils avaient collé lors des championnats nationaux.

Kate Royan

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© Kate Royan
© Kate Royan

Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud accompagnés de leur coach (en France) Roxanne Pétetin et du D.T.N. de la F.F.S.G., Djamel Cheikh.

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