Pour réduire les émissions des bâtiments, nous pouvons compter sur les biomatériaux
Selon des chercheurs, le remplacement de l’isolation classique par de la paille ou du chanvre et l’utilisation de granules de bois ou d’une thermopompe pour le chauffage permettraient de réduire de près de 90 % les émissions des bâtiments suisses
Par l’équipe d’Anthropocene Magazine (Öffnet in neuem Fenster)
Les bâtiments devraient être au cœur (Öffnet in neuem Fenster) des efforts déployés pour lutter contre le changement climatique. Ils représentent en effet 40 % de la demande mondiale d’énergie (Öffnet in neuem Fenster) et un tiers de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre.
Les efforts visant à rénover les bâtiments pour les rendre plus efficaces sur le plan énergétique progressent lentement. Dans une nouvelle étude parue dans Nature Communications (Öffnet in neuem Fenster), des chercheurs suisses examinent de plus près deux stratégies de rénovation courantes : le remplacement du système de chauffage à base de combustibles fossiles et l’amélioration de l’isolation des bâtiments.
Leur conclusion : le passage à des thermopompes ou à des granules de bois, et l’utilisation de matériaux d’isolation biosourcés tels que la paille ou le chanvre pourraient réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments en Suisse jusqu’à 87 %.
De nombreuses technologies permettent de réduire l’empreinte carbone. Les thermopompes électriques (Öffnet in neuem Fenster) sont prometteuses et commencent à faire leur apparition au Japon, en Europe et au Royaume-Uni. Les chercheurs et les entreprises élaborent également de meilleures technologies de refroidissement (Öffnet in neuem Fenster), des fenêtres intelligentes (Öffnet in neuem Fenster) qui économisent l’énergie, des peintures et des revêtements plus performants (Öffnet in neuem Fenster) ainsi que des matériaux isolants (Öffnet in neuem Fenster) d’origine biologique.
L’équipe de l’École polytechnique fédérale de Zurich s’est penchée sur la question de savoir comment rénover un bâtiment de telle sorte que ses émissions de gaz à effet de serre demeurent minimales tout au long de son cycle de vie. Elle a eu recours à un modèle basé sur l’intelligence artificielle pour cerner les stratégies de rénovation ayant le plus d’impact. Elle a également pris en compte non seulement les émissions et les coûts liés aux stratégies, mais aussi les incertitudes liées à l’évolution du climat, des coûts et du comportement des utilisateurs.
La Suisse compte environ 1,8 million de bâtiments résidentiels et un autre million de bâtiments non résidentiels. Pour leur étude, les chercheurs ont choisi six bâtiments qui n’avaient pas beaucoup changé depuis leur construction entre 1911 et 1988.
Les émissions de carbone issues de la fabrication des matériaux d’isolation classiques sont parfois suffisamment élevées pour annuler les effets positifs qu’ils ont sur la consommation d’énergie.
Pour chaque bâtiment, l’équipe a donc calculé les émissions résultant de diverses stratégies de rénovation sur un cycle de vie de 60 ans, à partir du moment de la rénovation. Il s’agissait notamment de remplacer les systèmes de chauffage existants par des systèmes fonctionnant au gaz, aux granules de bois ou à l’aide d’une thermopompe. L’autre stratégie analysée concernait les matériaux d’isolation classiques, tels que la fibre de verre, ainsi que les matériaux d’isolation biosourcés à base de paille ou de chanvre.
« La consommation énergétique des bâtiments résidentiels en Suisse étant, en moyenne, très proche de celle des pays d’Europe du Nord, la Suisse constitue une étude de cas instructive pour explorer les scénarios d’amélioration énergétique en Europe », écrivent les auteurs.
Alina Galimshina et coll. « Strategies for robust renovation of residential buildings in Switzerland ». Nature Communications. 2024.
Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2024/04/for-slashing-building-emissions-biomaterials-are-our-friends/ (Öffnet in neuem Fenster)
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Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Öffnet in neuem Fenster). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Öffnet in neuem Fenster), la Durabilité à l’Ère Numérique (Öffnet in neuem Fenster) et le pôle canadien de Future Earth (Öffnet in neuem Fenster).