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Des scientifiques conçoivent une unité de mesure du changement climatique facile à comprendre : les « jours d’extérieur »

Leurs prévisions climatiques : le Nord gagnera des jours d’extérieur, tandis que le Sud en perdra

Par Sarah DeWeerdt (Abre numa nova janela)

Selon une nouvelle étude, les changements climatiques entraîneront une hausse du nombre de journées de beau temps dans les pays du Nord, tandis que ce nombre diminuera dans les pays du Sud. L’analyse présente une nouvelle unité de mesure de l’incidence du changement climatique sur la vie quotidienne : les « jours d’extérieur », c’est-à-dire le nombre de journées où le temps est assez doux pour qu’on puisse travailler ou pratiquer des loisirs en plein air.

Nombre d’études sur les effets des changements climatiques se concentrent sur les variations de température moyenne – mesure qui revêt un sens intuitif minime pour la plupart des gens – ou sur les phénomènes météorologiques extrêmes – qui ne se produisent qu’occasionnellement. La nouvelle approche met plutôt l’accent sur le quotidien.

« Nos résultats ont des implications importantes pour la qualité de vie future dans les différentes régions climatiques du monde », souligne Yeon-Woo Choi, membre de l’équipe de recherche et chercheur postdoctoral au Massachusetts Institute of Technology.

M. Choi et ses collaborateurs ont réuni des données historiques de température et des projections issues de près de 50 modèles climatiques ainsi que des données économiques et des projections de la population mondiale allant jusqu’en 2100 tirées de bases de données existantes. Ils ont calculé, pour tout lieu sur la planète, le nombre de jours par an où la température se situe entre 10 °C et 25 °C, aujourd’hui et à l’avenir.

Cette étude est une des rares à examiner l’évolution des périodes de temps doux à l’échelle mondiale, et la première à le faire au moyen d’un éventail exhaustif de modèles climatiques.

Aujourd’hui, les régions peuplées du monde connaissent en moyenne 165 jours de temps doux par an (45 % de l’année), indique l’équipe de recherche dans la revue Journal of Climate. En général, les pays du Sud bénéficient d’un plus grand nombre de jours d’extérieur que les pays du Nord.

Mais les changements climatiques modifient ces schémas. Dans les zones tropicales, « les jours d’extérieur ont diminué (Abre numa nova janela) d’environ 13 % au cours des trois dernières décennies par rapport à la période de 1961 à 1990 », note l’équipe de recherche. « Parallèlement, les pays situés en haute latitude ont connu une augmentation de 13 % du nombre de jours d’extérieur. »

Ces changements risquent de s’accentuer si les émissions de gaz à effet de serre se maintiennent aux taux élevés actuels. Ainsi, les pays du Sud, comme le Brésil, le Nigeria et l’Inde, connaîtront une forte perte de jours d’extérieur pendant les périodes les plus chaudes de l’année.

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« Parmi tous les pays examinés, le Bangladesh se démarque par une réduction particulièrement frappante des jours d’extérieur, ce qui peut diminuer la qualité de vie et causer une baisse substantielle de la productivité du travail (Abre numa nova janela) dans ce pays où l’agriculture constitue la principale source de revenus pour la majeure partie de la population », poursuivent les chercheurs.

De leur côté, les pays de l’hémisphère nord connaîtront davantage de journées douces en hiver, mais moins en été. Dans l’Union européenne, cela se traduira par une légère augmentation globale des jours d’extérieur, tandis que dans certains pays comme la Russie et le Canada, l’augmentation globale des jours d’extérieur sera assez importante.

« Cette étude apporte des preuves importantes d’une forte disparité nord-sud en matière de jours d’extérieur qui est susceptible de se creuser à l’avenir sous l’effet du changement climatique dans les scénarios de taux élevés d’émissions », ajoute Yeon-Woo Choi.

L’idée des jours d’extérieur ne tient pas compte de la perte de neige dans les régions nordiques, où cette dernière peut nourrir un tourisme lucratif ainsi que revêtir une importance culturelle (Abre numa nova janela).

Les résultats cadrent néanmoins avec un schéma bien connu où les pays qui ont le moins contribué aux changements climatiques par leurs émissions passées de gaz à effet de serre souffrent le plus, tandis que les pays qui y ont le plus contribué souffrent moins, voire en tirent des avantages.

Une question qui demeure est de savoir comment définir exactement le « temps doux ». Les études antérieures l’ont fait de façon assez variable. Mais l’utilisation de fourchettes de températures légèrement différentes dans l’analyse ne modifie pas le schéma général des résultats, selon l’équipe de recherche.

Comme les préférences en matière de température sont personnelles, les chercheurs ont également créé un site Web (Abre numa nova janela) où chaque personne peut définir les jours d’extérieur en fonction de ses propres préférences et suivre l’évolution du nombre de jours d’extérieur dans sa région d’ici la fin du siècle.

« Nous souhaitons maintenant savoir comment les changements climatiques modifieront la répartition spatiale et temporelle des jours d’extérieur à l’échelle locale et régionale », conclut M. Choi. L’équipe de recherche prévoit également étudier les effets potentiels de l’évolution des jours d’extérieur sur le tourisme dans les pays en développement des zones tropicales.

Source : Choi Y.-W. et coll. « North-South disparity in impact of climate change on ‘outdoor days’ (Abre numa nova janela) », Journal of Climate, 2024.

Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2024/03/scientists-devise-a-new-relatable-measure-of-climate-change-outdoor-days/ (Abre numa nova janela)

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Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Abre numa nova janela). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Abre numa nova janela), la Durabilité à l’Ère Numérique (Abre numa nova janela) et le pôle canadien de Future Earth (Abre numa nova janela).

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