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Consensus scientifique sur le climat : rétablir les faits pour vaincre le scepticisme

Une vaste étude menée dans plusieurs pays donne à penser que le simple fait de combler le fossé entre le consensus réel et le consensus perçu permet d’améliorer les convictions climatiques sans polariser les groupes.

Par Sarah DeWeerdt (Öffnet in neuem Fenster)

Selon une vaste nouvelle étude de portée mondiale, on peut renforcer les convictions climatiques des personnes sceptiques en les sensibilisant au consensus scientifique écrasant sur les changements climatiques – au moins 97 % des climatologues s’accordent à dire que les changements climatiques sont bien réels et que l’activité humaine en est la principale cause.

Les personnes qui sous-estiment le consensus (Öffnet in neuem Fenster) de la communauté scientifique, comme c’est souvent le cas, sont moins susceptibles de croire aux changements climatiques ou de s’en préoccuper. De nombreuses autres études réalisées dans le passé ont également révélé que le fait de communiquer le consensus permet de renforcer les convictions climatiques, mais la plupart avaient été menées aux États-Unis, et une poignée d’autres dans des pays riches et industrialisés.

La nouvelle étude « représente un premier test à grande échelle de cette stratégie de communication sur les changements climatiques », déclare Bojana Većkalov (Öffnet in neuem Fenster), étudiante aux cycles supérieurs à l’Université d’Amsterdam aux Pays-Bas et membre d’une équipe de recherche internationale de 46 personnes.

Bojana Većkalov et ses collègues ont mené un sondage en ligne auprès de plus de 10 500 personnes réparties entre 27 pays sur 6 continents, ce qui leur a permis d’en recruter plusieurs centaines venant de la plupart des pays aux fins de l’étude. On a notamment demandé à ces dernières d’estimer la proportion de scientifiques qui s’entendent sur le fait que les changements climatiques sont réels et causés par l’activité humaine, et on les a interrogées sur leurs propres croyances climatiques.

On a ensuite montré aux personnes participantes l’une des trois déclarations suivantes : une affirmant que 97 % des scientifiques du climat sont d’accord pour dire que les changements climatiques sont réels et qu’ils sont causés par l’humanité; une autre affirmant ce consensus et ajoutant que 88 % des scientifiques du climat sont d’accord pour dire que les changements climatiques constituent une crise (Öffnet in neuem Fenster); ou une troisième n’ayant aucun rapport avec les changements climatiques. Ensuite, on leur a demandé à nouveau de répondre à des questions sur leurs convictions climatiques.

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Dans tous les pays, la communication du consensus sur la réalité et les causes des changements climatiques a rendu les personnes interrogées plus susceptibles d’adhérer elles-mêmes à ces opinions, rapporte l’équipe de recherche dans la revue Nature Human Behaviour.

Celles qui ont lu la déclaration sur le consensus scientifique ont estimé que le consensus était plus large, qu’elles croyaient davantage aux changements climatiques d’origine humaine et qu’elles étaient plus préoccupées par ce phénomène que celles qui ont lu la déclaration sans rapport, bien qu’elles n’aient pas manifesté un plus grand soutien à l’action publique en matière de changements climatique (Öffnet in neuem Fenster)s.

« Dans l’ensemble, notre travail montre qu’il est important de continuer à mettre l’accent sur le consensus entre les scientifiques du climat, que ce soit dans les médias ou dans notre vie quotidienne lorsque nous discutons des changements climatiques et de leurs impacts », souligne Sandra Geiger (Öffnet in neuem Fenster), membre de l’équipe de l’étude et étudiante aux cycles supérieurs à l’Université de Vienne, en Autriche.

La déclaration ajoutant que les scientifiques s’entendent sur le fait que les changements climatiques constituent une crise était tout aussi efficace pour renforcer les convictions des personnes participantes, mais avait peu d’effets supplémentaires, ce qui a surpris l’équipe de recherche, rapporte Bojana Većkalov. « Des données pilotes recueillies aux États-Unis nous avaient donné à penser que cette méthode pouvait être efficace et nous espérions qu’elle pourrait être utilisée comme stratégie pour renforcer les messages consensuels sur les changements climatiques », explique-t-elle.

« Nous croyons que l’écart entre le consensus réel et le consensus perçu a pu jouer un rôle », indique Sandra Geiger. Les gens sous-estimaient largement le consensus scientifique sur l’existence et la cause des changements climatiques, mais sous-estimaient dans une moindre mesure le consensus voulant qu’il s’agisse d’une crise. En ce qui concerne la perception de la crise climatique, « cet écart n’était probablement pas assez important pour modifier les croyances personnelles sur les changements climatiques ».

Les deux messages ont été plus efficaces pour modifier les convictions des personnes qui connaissaient moins bien le consensus climatique, qui faisaient moins confiance aux scientifiques du climat et qui se situaient à droite de l’échiquier politique. Les résultats donnent à penser que les messages sur le consensus constituent une approche non polarisante qui peut contribuer à faire évoluer les convictions sur le climat au sein de différents publics, sans provoquer de réactions négatives.

Toutefois, selon l’équipe de recherche, pour cerner les meilleurs moyens de diffuser des messages consensuels à différents endroits, il faudra mener des études plus poussées, adaptées à des pays particuliers. D’autres études seront également nécessaires pour mieux comprendre comment renforcer non seulement les convictions à l’égard des changements climatiques, mais aussi le soutien aux politiques climatiques.

Source : Većkalov B. et coll. A 27-country test of communicating the scientific consensus on climate change (Öffnet in neuem Fenster)Nature Human Behaviour, 2024.

Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2024/09/people-underestimate-scientific-agreement-on-climate-correcting-the-record-goes-a-long-way/ (Öffnet in neuem Fenster)

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Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Öffnet in neuem Fenster). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Öffnet in neuem Fenster), la Durabilité à l’Ère Numérique (Öffnet in neuem Fenster) et le pôle canadien de Future Earth (Öffnet in neuem Fenster).

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