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Quelques trajectoires de vol vertes stratégiques pourraient contribuer à l’essor des carburants d’aviation durables

Une équipe de recherche avance que si certaines lignes aériennes long-courriers s’engageaient à utiliser des carburants d’aviation 100 % durables, cette décision réduirait les risques pour les producteurs et les inciterait à augmenter leur production.

Par Sarah DeWeerdt (Öffnet in neuem Fenster)

Selon une nouvelle proposition, la mise en place de « trajectoires de vol vertes » sur les principaux itinéraires aériens long-courriers pourrait accélérer l’adoption de carburants d’aviation durables.

L’idée s’inspire des « couloirs de navigation verts » de l’industrie maritime, qui se développent rapidement pour permettre le déploiement des nouvelles technologies nécessaires à la navigation carboneutre.

Les carburants d’aviation durables sont quant à eux nécessaires pour que l’industrie du transport aérien atteigne la carboneutralité d’ici 2050. Ces carburants non dérivés du pétrole produisent moins d’émissions que le carburéacteur standard (Öffnet in neuem Fenster) et peuvent être utilisés dans les moteurs d’avion et les infrastructures d’avitaillement existants.

L’objectif de carboneutralité nécessitera 449 milliards de litres de carburant d’aviation durable en 2050, mais la production de 2022 n’était que de 300 millions de litres, soit 0,1 % du volume nécessaire. Par ailleurs, la multiplication de la production par plus de 1 500 d’ici 2050 nécessitera 5 000 à 7 000 nouvelles installations de production et un investissement de 1,1 à 1,45 billion de dollars américains.

L’accélération de la production est également nécessaire pour réaliser des économies d’échelle et faire baisser le prix des carburants d’aviation durables, dont la production est actuellement 2,5 fois plus coûteuse que celle du carburéacteur classique.

C’est là qu’intervient le potentiel des trajectoires de vol vertes, selon un article d’opinion publié dans la revue Energy & Environmental Science. L’équipe qui a mené l’étude propose que certains itinéraires aériens long-courriers très fréquentés soient soumis à l’obligation d’utiliser exclusivement des carburants d’aviation durables.

Selon les auteurs, la garantie d’une clientèle réduirait les risques pour les producteurs de carburants d’aviation durables et les inciterait à réaliser les investissements nécessaires pour augmenter la production et établir des chaînes d’approvisionnement commercialement viables.

Les carburants d’aviation durables pâtissent d’une « capacité de production limitée, et nous avons besoin de mesures de soutien gouvernementales », estime Mercedes Maroto-Valer (Öffnet in neuem Fenster), chercheuse en énergie durable à l’Université Heriot-Watt, au Royaume-Uni, et l’une des auteurs de l’article. « Toutefois, c’est aussi à ce niveau que les trajectoires de vol vertes peuvent changer la donne. »

Ces trajectoires pourraient « stimuler la mise en œuvre des carburants d’aviation durables grâce à un soutien ciblé de la part de pays partenaires internationaux clés », écrivent la Pre Maroto-Valer et ses collaborateurs. Ils considèrent Londres-Dubaï comme un candidat prometteur pour la première trajectoire de vol verte.

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L’itinéraire long-courrier entre Londres et Dubaï achemine en effet un grand nombre de passagers et emploie principalement de gros avions à réaction à fuselage large. Il s’agit précisément du type d’itinéraire qu’il sera difficile de décarboner au moyen d’autres technologies (Öffnet in neuem Fenster) telles que les batteries ou l’hydrogène, et qui continuera donc probablement de dépendre des carburants d’aviation durables dans un avenir prévisible.

De manière plus générale, Dubaï et Londres-Heathrow comptent parmi les aéroports les plus fréquentés du monde. Ils sont également associés aux émissions de carbone des vols internationaux les plus élevées et les deuxièmes plus élevées de tous les aéroports du monde, et sont aussi premier et deuxième pour le nombre total de passagers internationaux qui y transitent. En outre, Heathrow s’est déjà fixé pour objectif d’utiliser 11 % de carburants d’aviation durables d’ici 2030.

L’équipe de recherche souligne que cette démarche s’inscrit par ailleurs dans une perspective de justice climatique : en implantant des trajectoires de vol vertes sur des itinéraires comme Londres-Dubaï, les pays qui bénéficient le plus de l’aviation long-courrier (Öffnet in neuem Fenster) assument la responsabilité de l’investissement nécessaire pour rendre l’industrie durable.

Il existe également un argument pratique en faveur de cette approche. « Nous avons recensé les pays et les régions où la production de carburants d’aviation durables peut être augmentée rapidement et de manière certifiée en tirant parti des capacités de production existantes pour les carburants aéronautiques classiques, et où le soutien aux carburants d’aviation durables proches de la commercialisation peut s’appuyer sur des initiatives plus larges favorisant l’adoption de carburants propres en contexte industriel », explique Mercedes Maroto-Valer.

Enfin, si l’itinéraire proposé se révèle concluant, il pourrait inspirer l’établissement d’autres trajectoires de vol vertes entre Singapour et diverses villes européennes, entre des villes d’Asie de l’Est au Japon ainsi qu’en Corée et la côte est du Canada et des États-Unis, ainsi qu’entre l’Asie de l’Est et l’Australie, avance l’équipe de recherche. Autrement dit, tous les horizons sont ouverts.

Source : GRIFFITHS, Steve, et coll. « Green flight paths: a catalyst for net-zero aviation by 2050 (Öffnet in neuem Fenster) », Energy & Environmental Science, 2024.

Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2024/11/a-few-strategic-green-flight-paths-could-help-sustainable-aviation-fuels-get-off-the-ground/ (Öffnet in neuem Fenster)

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Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Öffnet in neuem Fenster). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Öffnet in neuem Fenster), la Durabilité à l’Ère Numérique (Öffnet in neuem Fenster) et le pôle canadien de Future Earth (Öffnet in neuem Fenster).

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