Zum Hauptinhalt springen

L’aménagement de fermes solaires pourrait s’accompagner d’un surcroît de pollinisateurs

De nouvelles recherches montrent que l’énergie solaire respectueuse de l’habitat peut aider à préserver les populations d’insectes et à améliorer les services de pollinisation dans les exploitations agricoles adjacentes.

Par Warren Cornwall (Öffnet in neuem Fenster)

Convertir le monde aux énergies renouvelables, comme l’énergie solaire, pourrait être une des clés de la lutte contre le changement climatique, mais l’empreinte de ce type d’énergie est considérable. Rien qu’aux États-Unis, les panneaux solaires pourraient couvrir une superficie équivalente à celle du Maryland et du Delaware (Öffnet in neuem Fenster) combinés d’ici à 2050 si le pays atteint ses objectifs en matière de climat et d’électricité renouvelable.

Il devient donc une priorité d’atténuer les inconvénients d’un paysage recouvert d’océans de panneaux solaires. Par exemple, que se passera-t-il si des terres agricoles de qualité ou des habitats importants sur le plan écologique sont convoités pour des fermes solaires? Selon une estimation (Öffnet in neuem Fenster), jusqu’à 80 % des futures installations solaires pourraient être construites sur des terres agricoles.

Or, des scientifiques suggèrent aujourd’hui qu’une partie de la solution pourrait prendre la forme d’une stratégie au nom étrange : l’agrivoltaïque (Öffnet in neuem Fenster).

Ce terme peut faire penser à une utilisation de l’électricité à la Frankenstein pour stimuler la croissance des plantes. Mais en réalité, il désigne la possibilité de faire un double usage des terres en intégrant des activités agricoles telles que la culture de la luzerne ou le pâturage des moutons au milieu des rangées des panneaux noirs et brillants. Une autre possibilité consiste à transformer des terres agricoles négligées et à faible rendement en une usine énergétique et un habitat pour la faune et la flore.

Pour voir si la promesse d’une ferme solaire combinée à un havre pour les animaux pourrait porter ses fruits, des scientifiques de l’Argonne National Laboratory du Department of Energy (Illinois) et du National Renewable Energy Laboratory (Colorado) se sont rendus dans le sud du Minnesota pour y compter les insectes.

En 2017, deux installations solaires ont été construites au cœur du secteur agricole du Minnesota sur 76 acres de terres qui avaient été cultivées en rangées pendant des décennies. Une grande partie de la terre située sous les panneaux a fait l’objet d’un traitement à l’herbicide glyphosate pour tuer les mauvaises herbes, puis a été ensemencée de 66 espèces d’herbes et de fleurs indigènes. De plus, une petite parcelle du terrain a été ensemencée de cinq douzaines d’espèces végétales supplémentaires.

L’année suivante, l’équipe de recherche a commencé à parcourir systématiquement les zones ensemencées des espèces supplémentaires afin de répertorier tous les insectes qu’elle pouvait trouver. Jusqu’en 2022, elle a visité les mêmes bandes d’herbe et de fleurs quatre fois par été, aux sommets de floraison, en inscrivant le nombre et les types d’insectes pour voir si ces derniers étaient attirés par la végétation recouverte d’un panneau.

Soutenez-nous

En quelques années, l’espace était envahi par les créatures à six pattes. Le nombre total d’insectes avait triplé. Au bout de cinq ans, la population d’abeilles indigènes, telles que les bourdons et les petites abeilles, avait été multipliée par plus de 20 par rapport à leur faible nombre initial, ont rapporté les scientifiques en décembre dans la revue Environmental Research.

« Cette étude met en évidence la réaction relativement rapide des populations d’insectes à la restauration de l’habitat sur les lieux d’installations d’énergie solaire », souligne Lee Walston, spécialiste en écologie urbaine à l’Argonne National Laboratory, qui a dirigé l’étude.

D’une certaine manière, il n’est pas surprenant que le nombre d’insectes ait augmenté à mesure que les champs situés sous les panneaux passaient d’une terre détruite par les herbicides à une terre remplie de fleurs sauvages. On ne sait pas exactement dans quelle mesure ce paysage se rapproche des secteurs d’habitat plus naturel des environs. Par exemple, l’équipe de recherche n’a pas vérifié si le nombre d’insectes dans la ferme solaire était comparable à celui des terres agricoles voisines mises en réserve dans le cadre du Conservation Reserve Program (programme de conservation de la nature) du gouvernement fédéral. Selon les chercheurs, toutefois, des expériences menées ailleurs ont montré que le nombre d’insectes sur les terres restaurées égalait celui des prairies voisines en l’espace de quatre ans seulement. L’augmentation de la diversité des insectes dans ces expériences était semblable à celle que l’équipe a observée.

Par ailleurs, la prolifération des insectes sur les lieux de ces installations solaires semble avoir eu des bienfaits indirects. Lorsque l’équipe de recherche a inspecté les fleurs dans les fermes de soja environnantes, elle a constaté que les fleurs qui se trouvaient à proximité des panneaux comptaient un plus grand nombre d’abeilles et d’autres pollinisateurs – tels que des papillons de nuit – que les plantes situées au centre des champs. Ce surcroît de pollinisateurs était comparable à ce que l’équipe de recherche a observé dans les plants de soja poussant à proximité des terres du programme de conservation de la nature.

« Cela démontre que, si elle est correctement mise en œuvre, l’énergie solaire respectueuse de l’habitat peut constituer un moyen faisable de préserver les populations d’insectes et d’améliorer les services de pollinisation dans les champs agricoles adjacents », conclut Lee Walston.

Ces découvertes surviennent à un moment où de nombreuses espèces d’insectes, dont les pollinisateurs, sont en déclin dans le monde entier. La généralisation de l’agriculture intensive et des pesticides a été pointée du doigt comme l’une des principales causes (Öffnet in neuem Fenster) de ce déclin. Même si les fermes solaires laissent une empreinte industrielle supplémentaire sur la planète, peut-être peut-on en alléger la pression sur les insectes.

Walston et coll. « If you build it, will they come? Insect community responses to habitat establishment at solar energy facilities in Minnesota, USA », Environmental Research, 18 décembre 2023.

Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2024/01/solar-farms-could-come-with-a-pollinator-bonus/ (Öffnet in neuem Fenster)

Suivez-nous sur :
🖤 Twitter (Öffnet in neuem Fenster) 💙 LinkedIn (Öffnet in neuem Fenster) 💜 Instagram (Öffnet in neuem Fenster)

Logo d'Anthropocène (Öffnet in neuem Fenster)

Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Öffnet in neuem Fenster). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Öffnet in neuem Fenster), la Durabilité à l’Ère Numérique (Öffnet in neuem Fenster) et le pôle canadien de Future Earth (Öffnet in neuem Fenster).

0 Kommentare

Möchtest du den ersten Kommentar schreiben?
Werde Mitglied von Anthropocène und starte die Unterhaltung.
Mitglied werden