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Championnats du Monde Boston 2025, programme libre messieurs : le choc des titans…

© I.S.U.
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Si Ilia Malinin est de cette planète, d’où viennent les autres ? L’Américain remporte sa seconde médaille d’or mondiale, avec un programme moins propre que l’an passé, mais tout aussi spectaculaire. Son “I’m not a Vampire” démarre avec un quadruple flip magistral. Le mythique quad Axel est réceptionné sur le quart, de même que le quad boucle piqué suivi de Euler/triple flip en seconde partie de prestation. Quad Salchow/triple Axel en séquence écopent de GOEs négatifs. On ne pourra pas dire que le jury lui fait de cadeau sur le volet technique, et c’est logique. Le reste des éléments est propre, sauf un étonnant Lutz passé en double. Ilia reste un ovni par son hallucinante capacité à enchaîner des difficultés énormes sans jamais faiblir. Six quads, et le quad Axel soit la panoplie complète. On le sait mais on le répète : il lui reste à travailler ses composantes, en particulier ses transitions qui ne sont évidentes que dans la séquence de pas. “Je suis soulagé d’avoir été capable de livrer la performance que je voulais. Il y a plusieurs petites choses que je dois améliorer mais je reste confiant. Je suis vraiment content d’avoir finalement réussi mon quad boucle cette saison. L’énergie dégagée par le public était vraiment impressionnante. Ca m’a aidé tout au long du programme”. Ilia remporte le libre avec 208.15, et l’or mondial avec un total de 318.56, soit plus de 30 points devant son premier poursuivant.

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Deuxième ovni de la journée : Mikhail Shaidorov. Le Kazakh ouvre son bizarre medley de Beethoven et A-Ha avec son fétiche triple Axel/Euler/quad Salchow. La distance normalement nécessaire au déclenchement d’un quad est quasiment nulle, l’Euler n’étant qu’un saut de carre. Cette combinaison est un exploit en soi et son auteur a des aptitudes physiques hors norme pour pouvoir la réussir. Trois autres quads et trois triples émaillent ce programme. On ne s’attardera pas sur les composantes, qui, on le sait, ne sont pas son fort. Mais Mikhail, comme Ilia, est jeune et a le temps de s’améliorer dans ce domaine. Il grimpe à la 2ème place du libre (192.70) et rafle la médaille d’argent (287.47) au nez et à la barbe d’un Yuma Kagiyama qui, on va le voir, se perd en route. “Je n’arrive pas le croire ! Je n’aurais jamais pensé finir la saison ainsi. Quand je suis entré sur la glace, je n’ai pas pensé à la médaille. J’ai juste voulu donner mon maximum et profiter du moment. J’ai choisi ma musique pour l’an prochain il y a déjà cinq ans, mais c’est un secret. Je vais travailler de nouveaux quads, mais non, pas l’Axel”.

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Après son formidable court, personne n’imaginait Yuma Kagiyama plonger à la 10ème place du libre (171.10). C’est pourtant ce qu’il fait, avec des erreurs coûteuses : quad flip éclaté en double, main posée à la réception du quad Salchow, chute sur quad boucle piqué, triple flip combiné à un simple boucle piqué. Rongé par le stress ? Son très beau thème hispanisant sauve un peu l’ensemble mais le manque de réussite technique impacte aussi ses composantes. Grâce à ses points de l’avant-veille, Yuma décroche tout de même une médaille de bronze (278.19). “Ma principale pensée était pour les quotas olympiques. Mon équipe et moi voulions vraiment repartir avec trois places et nous y sommes parvenus. Je remercie mes coéquipiers pour l’énorme effort fourni. Mon premier saut a donné le ton. Je suis arrivé dessus trop vite. A partir de là, j’ai eu une montagne à escalader. Ma performance n’a pas été très bonne et je ne sais pas si je mérite le podium, mais je l’accepte. Mon expérience d’aujourd’hui a été une leçon d’humilité. Il faut que je travaille sur ma confiance”.

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L’an dernier, Adam Siao Him Fa effectuait une remontée historique de la 19ème à la 3ème place. Cette année, il part de la 9ème, pour atteindre le pied du podium (275.48). Et surtout se percher au 3ème rang du libre (188.26). Son “Dune” est aussi beau que celui de Smart/Dieck en danse quelques heures plus tôt. Quelle pureté de glisse et quelle sensibilité. Une petite main sur le quad Lutz n’a pas de trop grave conséquence sur le score. Quad boucle piqué/triple boucle piqué : tout va bien. Triple flip : pareil. Sur l’élan nécessaire aux Axels en séquence, la bottine d’Adam casse ! Il va terminer le libre sans dommage, malgré des réceptions forcément moins nettes que d’habitude et des notes qui descendent un peu. Il réalise même quad boucle piqué et sa combinaison de Salchows. Et tombe sur le triple Axel. Ce n’est pas la première fois qu’Adam patine avec une bottine cassée, il n’a pas paniqué. “C’était très dur de revenir après le programme court. J’étais très déçu. Mais je me suis fait plaisir ce soir. Le public est fantastique et m’a beaucoup aidé. Ma performance n’était pas aussi bonne que celle de l’an dernier mais je suis quand même content. Le backflip ? Je ne dirais pas que c’est mon mouvement signature, d’autres l’ont fait avant moi. Je l’ai juste fait homologuer. Je ne souhaite pas rester associé à un seul mouvement. Je veux être reconnu à travers mes programmes entiers.”

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Quand Kevin nous sert du grand Aymoz… Il est sans doute le patineur le plus talentueux de sa génération. Et les U.S.A. lui profitent. Acclamé dans le monde entier, il est littéralement adulé par les Américains. Or, Kevin a un besoin viscéral d’être aimé pour fonctionner à bloc. En anglais on dit qu’il porte son coeur sur sa manche (“he wears his heart on his sleeve”), il ne cache jamais ses émotions. Il ne peut pas, s’il les retient, elles l’étouffent et lui coupent les jambes. Il fait ce soir une magnifique pied de nez à ceux qui, il y a peu, s’étaient empressés de l’enterrer. Ce libre sur trois partitions musicales, qui semblent avoir été écrites pour lui, est encore plus prenant et émouvant que lors des compétitions précédentes. L’exécution n’est pas exempte d’erreurs et sa feuille de score comporte pas mal de petits signes -. Mais ses composantes sont les 3èmes meilleures de la journée, si l’on considère que Malinin a mérité les siennes. Ce qui, comparé à un Aymoz n’est vraiment pas flagrant. Il finit 7ème de ce libre haletant (178.89), et à une excellente 5ème place au final (272,52), juste derrière Adam, raflant trois quotas français pour l’an prochain au passage. “Je me sens super bien, super excité ! Je me suis battu tout le long de mon programme. Là, je suis sur un petit nuage ! J’ai tellement profité du moment…

Comment faire taire les détracteurs de Jason Brown, moi la première ? En patinant comme il le fait aujourd’hui. Il a été sélectionné par sa fédération pour assurer les quotas olympiques, ce qui a fait couler au moins autant d’encre que Isabeau Levito vs Bradie Tennell. De façon injustifiée d’ailleurs, car qui d’autre parmi les patineurs américains, pouvaient récupérer ces précieux sésames ? Mais ce soir, il n’assure pas que des quotas. Il va, à raison, décrocher les meilleurs composantes de la compétition. Si son court était en demi-teinte (12ème), son “Spiegel im Spiegel” est une véritable démonstration de classe, de sobriété et de fibre artistique. Il ne tente aucun quad car il ne les maîtrise pas, mais ses triples Axels sont de nouveau d’actualité, avec une netteté d’anthologie. Pas une erreur, pas un GOE négatif (quelques 0 quand même). Jason est toujours dans la course et termine 4ème du libre (180.68). Le trentenaire est 8ème du classement général (265.40).

Kate Royan

Scores détaillés programme libre (Abre numa nova janela)

Classement général (Abre numa nova janela)

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