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L’économie peut-elle croître alors que les émissions de carbone diminuent?

Une nouvelle étude exhaustive sur le « découplage » révèle que pour 30 % des régions examinées, la réponse est oui. Les autres régions accusent toutefois un retard.

Par Sarah DeWeerdt (Abre numa nova janela)

Selon une nouvelle étude, environ 30 % des régions du monde ont réussi à dissocier leur croissance économique des émissions de carbone. Cette conclusion met en évidence le potentiel de ce que l’on appelle la croissance verte, mais aussi ses limites.

Dans le passé, la croissance économique et les émissions de carbone allaient de pair : l’une augmentait en même temps que l’autre. Or, ce modèle devra changer si les économies veulent continuer de prospérer tout en parvenant à des émissions nettes nulles, de sorte que le « découplage » est devenu une référence importante en matière de développement durable (Abre numa nova janela).

Dans le cadre de l’étude, l’équipe de recherche a analysé 30 ans de données sur la croissance économique et les émissions de carbone de quelque 1500 régions au sein de pays du monde entier. Diverses études antérieures avaient examiné le découplage principalement à l’échelle nationale ou dans certaines villes. Mais comme les gouvernements infranationaux sont de plus en plus nombreux à mettre en œuvre des politiques climatiques, cette approche – à la fois granulaire et globale – s’imposait depuis longtemps selon les chercheurs.

Au cours des trois dernières décennies, 30 % des régions ont ainsi complètement découplé la croissance économique et les émissions de carbone, parvenant à une expansion économique assorties d’émissions stables ou en baisse, indique l’étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

« Le nombre de régions ayant atteint un découplage absolu a augmenté au cours des trois dernières décennies », observe Maria Zioga (Abre numa nova janela), membre de l’équipe ayant réalisé l’étude et chercheuse doctorante à l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, en Allemagne.

En outre, près de la moitié des régions ont atteint un découplage relatif, ce qui signifie que les émissions augmentent plus lentement que la production économique.

L’équipe de recherche a constaté que les régions à hauts revenus, historiquement axées sur une industrie générant une grande quantité de carbone ou dotées de solides secteurs des services et de la manufacture, étaient particulièrement susceptibles d’avoir atteint un découplage absolu. « La plupart du temps, ces régions peuvent se permettre d’investir dans des technologies vertes qui sont moins accessibles aux régions ou aux pays à faibles revenus (Abre numa nova janela) », explique Mme Zioga.

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Les différences de taux de découplage et d’intensité des émissions – c’est-à-dire les émissions de carbone par unité de croissance économique – étaient généralement plus importantes à l’intérieur des pays qu’entre eux.

Le découplage s’avérait plus probable dans les régions qui avaient reçu un soutien financier pour la lutte contre le changement climatique et, au sein de l’Union européenne, dans les régions où les villes avaient mis en œuvre des efforts d’atténuation du changement climatique. Selon l’équipe de recherche, ces résultats soulignent l’importance de l’action et de l’analyse infranationales en matière de climat.

Néanmoins, les mesures prises à l’échelle nationale ont également leur importance. « L’augmentation des dépenses nationales en pourcentage du produit intérieur brut consacrées à l’action climatique infranationale semble être un facteur clé d’un découplage réussi, précise Maria Zioga. En outre, les régions qui ont mis en œuvre des plans locaux d’atténuation du changement climatique tendent à se découpler plus rapidement au niveau infranational, les plans élaborés à l’échelle nationale s’avérant plus efficaces que ceux élaborés à l’échelle locale. »

L’équipe a également utilisé les tendances antérieures en matière de découplage pour estimer l’année au cours de laquelle les émissions nettes nulles seraient susceptibles d’être atteintes pour chaque région. Elle a constaté que moins de la moitié des régions seraient en mesure d’atteindre un niveau d’émissions nettes nulles avant 2050. En fait, la région moyenne n’accomplirait probablement pas cet objectif avant 2104 ou 2121.

L’étude analyse le découplage relativement aux émissions associées à la production économique de chaque région, et non à la consommation. Or, les régions riches ont tendance à « externaliser » la production à forte intensité d’émissions des biens qu’elles consomment (Abre numa nova janela) vers d’autres régions moins riches. « L’exploitation des données mondiales sur les émissions liées à la consommation au niveau infranational constitue une piste importante pour les travaux à venir », conclut Maria Zioga.

Source : ZIOGA, Maria, et coll. « Observed carbon decoupling of subnational production insufficient for net-zero goal by 2050 (Abre numa nova janela) », Proceedings of the National Academy of Sciences, 2024.

Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2024/11/can-the-economy-go-up-even-as-carbon-emissions-go-down/ (Abre numa nova janela)

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Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Abre numa nova janela). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Abre numa nova janela), la Durabilité à l’Ère Numérique (Abre numa nova janela) et le pôle canadien de Future Earth (Abre numa nova janela).

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