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L’anesthésie a un problème de gaz… à effet de serre, et certaines mises au point pourraient lui donner une bouffée d’air frais.

Une nouvelle étude est porteuse de bonne nouvelle : de nouveaux protocoles pourraient réduire de moitié les émissions liées à l’anesthésie chirurgicale, sans effets néfastes pour les patients.

Par Sarah DeWeerdt (Abre numa nova janela)

Selon une nouvelle analyse, la réduction de l’utilisation de gaz à effet de serre inhalés réduit de moitié les émissions liées à l’anesthésie chirurgicale. De plus, ce changement n’a aucune incidence sur la sécurité ou le bien-être des patients.

Dans le système de soins de santé, environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’anesthésie (Abre numa nova janela), plus précisément des gaz inhalés, comme l’oxyde nitreux (dont l’effet de réchauffement est 270 fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone) et les éthers fluorés.

Les scientifiques commencent à étudier les moyens de réduire les émissions attribuables à l’anesthésie, notamment en recourant à l’anesthésie de conduction plutôt qu’à l’anesthésie générale (Abre numa nova janela) quand c’est possible de le faire, ou en choisissant des gaz anesthésiques moins nocifs (certains éthers fluorés ayant un impact climatique 50 fois plus élevé). Le système de santé de l’Université du Michigan s’est engagé dans cette voie en 2022 en lançant la Green Anesthesia Initiative (GAIA), une initiative verte visant à réduire l’utilisation de l’oxyde nitreux, à opérer la transition vers des éthers fluorés inhalés moins nocifs et à accroître l’utilisation d’anesthésiques intraveineux. Des administrateurs d’hôpital et des responsables cliniques ont plaidé en faveur de ces changements au moyen de communications écrites et lors de réunions en personne. On a ensuite déployé du matériel permettant l’utilisation du sévoflurane (l’agent inhalé le moins nocif pour le climat) dans l’ensemble du système de santé, et retiré le desflurane (le plus nocif pour le réchauffement planétaire) de la liste des médicaments autorisés.

Dans le cadre de cette nouvelle étude, l’équipe de recherche a analysé les données de près de 93 000 patients du système de santé de l’Université du Michigan opérés entre le 1er mars 2021 et le 28 février 2023 – soit 45 692 personnes l’année précédant le lancement de l’initiative GAIA, et 47 199 personnes l’année suivante. Les scientifiques ont consigné les répercussions climatiques des interventions chirurgicales, la quantité d’anesthésiques utilisée et les résultats pour les patients (Abre numa nova janela), à savoir s’ils ont eu des nausées et des vomissements après l’intervention, leur niveau de douleur et leur état de conscience pendant l’anesthésie.

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En moyenne, l’impact climatique de chaque intervention a été réduit de l’équivalent de plus de 14 kg de dioxyde de carbone, rapportent l’équipe de recherche dans la revue Lancet Planetary Health. « Au cours de la période d’un an, au sein d’un seul établissement, nous avons réduit de moitié les émissions de CO₂ pendant l’anesthésie, ce qui équivaut à 2,7 millions de kilomètres parcourus par une voiture de taille normale », soulignent les scientifiques.

Il n’y a pas eu de changement dans la profondeur de l’anesthésie, le niveau de douleur, les nausées et vomissements postopératoires, ou le risque de conscience peropératoire. « L’étude montre qu’il est possible de changer les pratiques pour réduire considérablement l’impact environnemental de l’anesthésie sans nuire à la sécurité des patients ou aux résultats pour ces derniers », déclare Douglas Colquhoun (Abre numa nova janela), membre de l’équipe de recherche et professeur adjoint au Département d’anesthésiologie de l’Université du Michigan.

« Ces résultats améliorés quant aux impacts sur l’environnement corroborent les résultats des études antérieures; mais, élément important, celles-ci n’avaient pas quantifié les conséquences sur les résultats pour les patients, précise M. Colquhoun. Nous nous y attendions, mais nous avons tout de même été rassurés de constater l’absence de changement dans les résultats pour les patients. »

Après le lancement de l’initiative GAIA, le sévoflurane, relativement plus écologique, a été utilisé dans 68,2 % des cas, contrairement à 44,1 % auparavant. L’utilisation du propofol intraveineux est quant à elle demeurée la même – environ 40 % des cas avant et après GAIA. Il n’y avait pas non plus de différence dans la quantité d’anesthésiques employée, ce qui donne à penser que la diminution de l’impact climatique des interventions chirurgicales était principalement due au choix des gaz anesthésiques.

Le recours à l’oxyde nitreux a diminué. Avant l’initiative, il était utilisé chez 58,3 % des patients, contre 28,9 % par la suite. Dans les établissements où l’on utilise beaucoup d’oxyde nitreux, ce gaz est souvent distribué par des systèmes de tuyaux dont les fuites sont notoires, ce qui en intensifie les répercussions climatiques. Parce qu’ils ont réduit l’emploi de ce gaz, les établissements de santé de l’Université du Michigan ont pu cesser de se servir de ces systèmes de distribution et adopter une pratique plus écologique, soit l’utilisation de bouteilles attachées directement aux appareils d’anesthésie.

Une autre stratégie pour réduire les émissions liées à l’anesthésie consiste à réduire le taux d’ajout de gaz frais au mélange anesthésique. Dans les médias, on a parfois dit que cette façon de faire réduisait la dose d’anesthésique et mettait les patients en danger, mais les scientifiques affirment que ce n’est pas le cas. Pour diminuer le débit de gaz frais, le système de santé de l’Université du Michigan s’est tourné vers une technologie courante en Europe, laquelle pourrait réduire les émissions de 30 %, note l’équipe de recherche.

« Nous devons aussi continuer à évaluer rigoureusement les répercussions climatiques des soins périopératoires en général », ajoute M. Colquhoun.
« Dans les blocs opératoires, on consomme beaucoup de ressources et une seule intervention peut générer une grande quantité de déchets. »

Source : Colquhoun D.A. et coll. « Environmental and patient safety outcomes of a health-system Green Anesthesia Initiative (GAIA): a retrospective observational cohort study (Abre numa nova janela) ». Lancet Planetary Health. 2025.

Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2025/03/anesthesia-has-a-greenhouse-gas-problem-a-few-tweaks-could-give-the-climate-some-breathing-room/ (Abre numa nova janela)

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Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Abre numa nova janela). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Abre numa nova janela), la Durabilité à l’Ère Numérique (Abre numa nova janela) et le pôle canadien de Future Earth (Abre numa nova janela).

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