Quatre politiques permettraient de mettre fin à la pollution plastique d’ici 2050
En utilisant un nouveau modèle d’apprentissage machine pour prévoir l’avenir du plastique, un groupe de recherche a montré que quatre politiques permettraient, à elles seules, d’éliminer 91 % des déchets plastiques du monde d’ici 2050.
Par l’équipe d’Anthropocene Magazine (Abre numa nova janela)
La réunion de l’Organisation des Nations Unies de 2024 dont le but était de négocier un accord décisif mondial visant à lutter contre la pollution plastique avait suscité de grands espoirs. Mais comme c’est souvent le cas en politique, ces espoirs ont été anéantis lorsque les négociations ont pris fin sans qu’un accord ait été conclu (Abre numa nova janela). Le refus de l’Arabie saoudite et d’autres pays producteurs de pétrole d’accepter la mise en place de limites sur la production de plastique a notamment fait obstacle à l’aboutissement des négociations.
Or, selon des recherches menées à l’Université de la Californie à Santa Barbabra (UCSB), l’adoption de telles limites est l’une des quatre politiques nécessaires à la réduction de la pollution plastique. En effet, les recherches montrent que quatre politiques pourraient suffire à éliminer 91 % des déchets plastiques (Abre numa nova janela) à l’échelle mondiale et près d’un tiers des émissions de carbone qui y sont liées d’ici 2050.
Sans aucune intervention, la quantité de déchets plastiques mal gérés devrait doubler au cours de cette période pour atteindre 121 millions de tonnes métriques, selon les calculs de l’équipe de recherche.
À l’heure actuelle, les humains génèrent plus de 350 millions de tonnes métriques de déchets plastiques par année. Une grande partie de ces déchets est mal gérée et se retrouve dans nos sols (Abre numa nova janela), dans l’eau et dans l’air. En 2021, 68 millions de tonnes métriques de plastique ont été mal gérées, d’après un communiqué de presse de l’UCSB (Abre numa nova janela). Environ 10 millions de tonnes de ces déchets se retrouvent dans les océans, où ils nuisent à la vie marine de multiples manières.
Les quatre politiques définies par l’équipe de recherche de l’UCSB dans son article publié dans la revue Science (Abre numa nova janela) sont les suivantes : plafonner la production de plastique aux niveaux de 2020, exiger que les nouveaux produits soient fabriqués avec 40 % de plastique recyclé postconsommation, imposer une taxe modique sur les emballages de plastique et investir de manière importante dans la gestion des déchets, en particulier dans les régions défavorisées du monde.
Il s’agit de demandes colossales. Mais l’ampleur du problème de la pollution plastique l’est tout autant. Les travaux de recherche donnent espoir qu’il est possible de parvenir à une solution si la volonté politique et les forces du marché (Abre numa nova janela) sont suffisantes pour la mettre en œuvre.
Dans le cadre de ses travaux, l’équipe internationale de recherche a élaboré un nouveau modèle d’apprentissage machine afin de prévoir les tendances de production, d’utilisation et de traitement du plastique dans le monde. Le modèle a également servi à simuler l’impact que pourraient avoir huit politiques, de manière individuelle et combinée.
« L’une des découvertes les plus prometteuses de cette analyse est qu’un tel accord permettrait quasiment d’éliminer la pollution plastique », a déclaré Douglas McCauley, professeur d’écologie marine à l’UCSB.
En effet, des règlements et politiques découlant d’un accord mondial juridiquement contraignant constituent le seul espoir de mettre fin à la pollution plastique. Pour l’instant, les discussions relatives à un accord sur le plastique des Nations Unies ont été reportées, mais aucune date n’a encore été annoncée.
Source : A. Samuel Pottinger et coll., « Pathways to reduce global plastic waste mismanagement and greenhouse gas emissions by 2050 », Science, 2024.
Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2024/12/these-four-policies-could-end-plastic-pollution-by-2050/ (Abre numa nova janela)
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(Abre numa nova janela)Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Abre numa nova janela). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Abre numa nova janela), la Durabilité à l’Ère Numérique (Abre numa nova janela) et le pôle canadien de Future Earth (Abre numa nova janela).