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[Mythologie Maya] Kʼawiil

Bonjour, 

Vous trouverez parfois dans nos articles des notes que l'on rajoute aux textes sous ce format : 

NDE : Note D'Esoshare, toujours en Gras. 

Aujourd'hui on part découvrir Kʼawiil, un dieu de la mythologie maya dont voici plusieurs représentations :

Celles-ci sont tirées de l'ouvrage Mexican and Central American antiquities : calendar systems and history : twenty-four papers, page 377.

Nous le trouvons également designé sous le nom Ah Bolon Tzacab, que l'on peut traduire par "celui de la neuvième génération", il est le dieu K des mayas. 

On lit dans le Journal de la Société des américanistes de Janvier 1936, page 316-317 dans un article de O. D. E. Bunge intitulé Les Pages des abeilles du Codex Tro :

"Le douzième mois est ceh. La divinité qui, sous l'abeille, offre kan, est le dieu B de Schellhas. Cette divinité qu'on trouve souvent en relation avec l'eau, la pluie et le maïs paraît être le dieu de l'orage et de la pluie. Il est le grand chef des Bacab et l'équivalent du Tlaloc mexicain. Son nom pourrait être Ah Bolon Tzacab, maître des Bacab : il paraît être de la même famille qu'ltzamna, à côté duquel on le retrouve souvent, mais auquel on ne pourra cependant pas l'identifier. 

C'est encore le dieu de l'année pluvieuse et comme tel en relation avec le pays des morts. 

Ah Bolon Tzacab se traduit par "celui qui vaincra" = Bolon, "qui conjurera l'orage" = Tzacab, ou par "les neuf " = Bolon Tzac (Chac?), peut-être par les deux, car on connaît la prédilection que les Maya avaient pour les jeux de mots. Genêt, dans une note de sa traduction de Landa, suppose que Chac et Bacab avaient la même fonction, mais que les quatre premiers se tenaient aux quatre coins du ciel et les Bacab aux quatre coins (aux points cardinaux) de la terre. Admettant cette hypothèse on pourrait imaginer que le grand chef de tous les Chac-Bacab, qui était donc le neuvième, s'appelait le Seigneur Neuf, Chac, et également : « celui qui vainc et conjure l'orage ». En qualité de chef, son hiéroglyphe aura l'affixe ah, tandis que pour désigner un des Bacab des points cardinaux, cet hiéroglyphe aura unaffixe kan, zac, ek ou chac ; toutefois je n'ai pas trouvé le signe avec ce dernier affixe. Les autres se retrouvent, par exemple, pages 29 et 30 B du Tro. (NDE : Il s'agit du Codex Tro-Cortesianus)

Au sujet de ce dieu de l'orage et de la pluie, on me permettra une petite digression. Déjà dans un article précédent j'ai fait remarquer que les Maya divisaient leurs espaces de temps en une partie lumineuse et une partie sans lumière. Comme nous, ils divisaient la période de 24 heures en jour kin et nuit akbal. Il est probable que la nuit était également représentée par le chuen, dont le signe (fig. 28, a) ressemble beaucoup au signe akbal (fig. 28, b)et se prononçait peut-être koh = dents (voir Landa). Le terme oc, signe qui représente le pays des morts et de la nuit, contient les mêmes sons o et k, ce qui n'est peut-être pas une coïncidence ; kokob était le serpent à sonnettes, dont la morsure, les dents, signifiaient la mort, la nuit pour toujours. 

L'année comportait également une partie lumineuse, celle pendant laquelle le soleil brille dans le ciel, et une partie sans lumière, pendant laquelle le soleil est caché derrière les nuages, la saison des pluies, qui pour les Maya était la "nuit de l'année". La première était représentée par deux bandes croisées (fig. 28, c) l'hiéroglyphe du ciel sans nuages kan, la deuxième, l'année pluvieuse, par le signe cauac, appelé également cum et dont le régent était le dieu B, le chef des Bacab, Ah Bolon Tzacab. La divinité correspondante pour l'année ensoleillée s'appelait peut-être Kinich Ahau.

Entre le ciel kan et le pays souterrain cum, se trouve la terre, dont le signe cab (fig. 28, d) est bien connu.

Les quadrilatères portant les signes des bandes croisées, de cab et de cauac représentent donc le ciel, la terre et le pays des morts, le pays souterrain ; ils sont fréquents dans le Tro et les trois signes se trouvent réunis dans le trône d'une divinité : pages 18* B et 6 B, qui sont identiques. Je reviens à la douzième abeille et à l'hiéroglyphe B1 du dieu de l'orage, qui est bien à sa place dans le mois ceh, pendant lequel le soleil passe par le solstice d'été et commence « l'année pluvieuse ». B2 est kan imix, l'offrande habituelle; dans C1 je crois voir (fig. 29, a) le trépas du soleil, qui part pour le pays des morts, dont on remarque le glyphe C3. Les anciens de notre continent disaient que le soleil entrait dans le signe du cancer, et commençait à marcher en arrière comme le crabe. Suit, en quatrième ligne, une offrande de kan et à côté 19 chuen, signifiant peut- être que la fête avait lieu le vingtième jour."

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