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[Archives] Lettre d'Antoine Fabre d'Olivet (21 Octobre 1824)

Bonjour à tous et toutes,

Aujourd'hui nous vous partageons une lettre d'Antoine Fabre d'Olivet écrite cinq mois avant son décès.

"Mon cher ami, je vous remercie beaucoup de l'obligeance que vous avez eue de répondre à mon appel. Cela n'était pas nécessaire pour fixer dans mon esprit l'idée que j'avais prise de votre amitié ; mais toujours est-il vrai que vous m'avez tiré d'un embarras assez grave. Grace à votre mandat je puis attendre de pied ferme Madame d'Olivet ; et je crois que tout s'arrangera avec elle à l'amiable. C'est un grand parie quand on est obligé d'affronter Cerbère, d'avoir le gâteau de miel tout prêt à lui jeter dans la gueule.

Imaginez-vous que ce M. Lecueq auprès duquel vous m'avez envoyé, d'en trouvé mon compatriote et l'ami intime d'un de mes parrens, le baron de Roquedol. Son accent, assez fort pour l’empêcher de parler parisien l'a découvert à mes oreilles. J'ai passé plus d'une heure à causer avec lui dans son cabinet. Il ferra cadeau à son fils de mon ouvrage sur les Vers Dorés. Si l'Arsenal était plus parisien qu'il n'en est du Montparnasse, je crois, ma parole d'honneur, que j'aurais fait un prosélyte de Mr Lecocq.

Je vous attends impatiemment, mon cher Maguin, pour vous apprendre beaucoup de choses qui sont advenue depuis votre départ. Tachez d'avoir une huitaine de jour quand vous viendrez à Paris. La saison est trop avancée à présent pour que je vienne à (ILLISIBLE) ; mais si je puis avoir le plaisir de voir Madame Maguin ces (ILLISIBLE) que ma personne ne lui sois plus tout à fait étrangère, le printemps prochain, je viendrais passer quelques jours avec vous. 
Je n'ai plus reçu de nouvelles de nos voyageurs méridionaux. Ces étourdis n'ont jamais en l'esprit de me donner leur adresse exacte ; de manière que, quoique je leur aie écrit deux fois, je suis encore à savoir s'ils ont reçu mes lettres. J'ai bien d'être fort en colère contre ce nigaud de M.... qui m'écrit sept pages, sans me dire sept lignes, sept mots même de vraiment intéressant. 
Je vous félicite d'être enfin en tête à tête avec l'objet de vos affections. Vous savez ce que je vous ai dit en vous quittant : ménagez sa sensibilité. Il est à craindre que vous ayez un accouchement difficile et orageux. Surtout prenez garde qu'on ne hâte rien. On dit souvent à une femme qu'il faut qu'elle aide la nature par ses efforts. C'est une sottise capable de produire les plus mauvais effets. Il faut laisser agir la nature. Dans un premier accouchement une femme sans expérience est toujours exposé quand la volonté est forte ce que sa stature physique est faible. Un musicien ignorant qui tend la corde de son instrument sans précaution cours le risque de la casser. De même une volonté qui agit sans connaissance dans un moment de crise, peut briser les organes qui la secondèrent. Faites qu'on agisse lentement et avec prudence. 
Adieu, mon cher Ami, veillez également sur votre famille, et ne fermez jamais votre oreille à la voix des pressentiments.

Votre affectionné

Fabre d'Olivet

Paris le 21 Octobre 1824."

Merci de votre participation à la sauvegarde de notre patrimoine ésotérique. 

Ceci est la retranscription de la lettre avec mon interprétation, si vous lisez autre chose, merci de me le noter dans les commentaires. 

Merci

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