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Masters 2024 - Danse sur Glace

© Alice Alvarez - Reproduction interdite

Compétition juniors

Louise Bordet/Martin Chardain : le déclic

Sans faire injure à leurs anciens partenaires (Thomas Gipoulou pour Louise, Lila-Maya Seclet Mochot et Estelle Bouillet pour Martin), il est clair, dès leur apparition sur la glace, que cette nouvelle association fonctionne. En témoigne leur récente 4ème place au Grand Prix Junior de Riga. Leur glisse est parfaitement accordée, ils ont une excellente tenue de corps. Martin reste encore un peu timide auprès de la forte personnalité de Louise. Leur danse rythmique au son de « Miss You » des Rolling Stones et « Black Betty » de Ram Jam est puissante, enlevée. Martin chute sur la série de twizzles, mais 5 key points sur 8 sont validés dans les deux Paso Doble. Ils sont 5èmes avec 52,69 points. Trois versions du « Toxic » de Britney Spears, beaucoup plus intéressantes que l'originale, servent de trame à leur danse libre. Louise y éclipse plus nettement son partenaire, qui a pourtant beaucoup gagné en expression artistique. Ils remontent d'une place avec de bons niveaux (4 pour les twizzles et les portés) et un bon score (84,96) pour terminer 5èmes de la compétition (137.65).

Alisa Ovsiankina/Maximilien Rahier : la délicatesse

Si leur RD pète le feu entre Boney M., Koll & the Gang, KC & the Sunshine Band et Patrick Hernandez (4èmes avec 54,28 et des twizzles qui ont pris un coup dans l’aile...), leur libre est un modèle de sensibilité. Les Quatre Saisons de Vivaldi revues par Max Richter soulignent l'apparente facilité de leur glisse ainsi que leur légèreté. Celui dont le hobby est de « détruire son frère à FC24 » [clin d'oeil à Corentin, ancien danseur, aîné de la fratrie Rahier], massacre de nouveau ses twizzles, mais la séquence sur un pied des deux partenaires ainsi que leur médiane glanent de jolis niveaux 3. 5èmes du libre (84,92), ils terminent 4èmes de ces Masters.

Eva Bernard/Amedeo Bonetto : les valeurs sûres

Ils ont opté pour les Beatles et les Rolling Stones. Ils se montrent solides dans cette RD qui leur rapporte 57,02 points. Le score aurait pu être plus élevé sans une petite erreur sur les twizzles, et une autre dans le second Paso. Ils prennent la 3ème place et vont la garder. Leur danse libre : « The Man with Hanging Arms » de Yann Thiersen et « Splish Splash Sploo » de The Irrepressibles, est nette et sans bavure pour un score de 85,17. Ils sont sur la 3ème marche du podium (142,19).

Ambre Perrier-Gianesini/Samuel Blanc-Klaperman : l'aisance

Ils n'ont pas gagné les Jeux Olympiques de la Jeunesse l'an dernier par hasard. Ils nous offrent Rod Stewart et Donna Summer jeudi (avec un « Da Ya think I'm Sexy » hélas découpé à la tronçonneuse), Debussy et Charles Aznavour vendredi. Ils sont aussi à l'aise sur la glace que de vieux routiers de la discipline, bien qu’ils n’aient que trois petites saisons derrière eux. Ce sont de très bons interprètes, ce qui n'est pas toujours donné aux juniors. Leurs deux programmes sont cohérents, très bien construits, même s'ils manquent un tout petit peu d'originalité. Si les niveaux ne crèvent pas le plafond, ils obtiennent par contre de bonnes composantes. 65,05 pour la RD, 95.80 pour le libre, les voici avec un total général de 160,85, largement supérieur à celui de leurs poursuivants, et une seconde place bien méritée.

Célina Fradji/Jean-Hans Fourneaux : les purs danseurs

Ils sont tombés dedans quand ils étaient petits ! Dans la danse, et pas seulement sur glace. Pas un geste ou une mimique de trop, une glisse silencieuse et rapide, des twizzles à 200 à l'heure, et une danse rythmique (70,89) sur Village People qui donne aux spectateurs l'envie de monter sur la glace avec eux ! Pour réinventer un morceau aussi usé en patinage que « Exogenesis » de Muse (leur FD), il faut tout le talent de Karin Arribert et de Mahil Chantelauze chargés du coaching, mais aussi de la chorégraphie. Et surtout celui de ses interprètes. Ils frôlent les 100 points (99,43) pour un total final de 170,32 et une très logique victoire. Même s'il est difficile de comparer une compétition internationale et nos annuels Masters, Célina et Jean-Hans engrangent quasiment vingt points de plus qu'au Grand Prix Junior de Czech Skate qu'ils ont remporté. Leurs camarades seniors n'ont qu'à bien se tenir !

Compétition seniors

Lou Terreaux/Noé Perron : les classiques

Lou est toujours aussi vamp et leurs deux danses montrent de vrais progrès depuis l’an dernier. “Time of the Season” des Zombies, “Fever” et a “Little less Conversation” de Presley (RD) mériteraient un peu plus de technicité et d’assurance pour des danseurs associés depuis 2017. Leurs prises de mains sont parfois hésitantes. Les niveaux sont inégaux. 4 pour les twizzles et le porté rotationnel, 1 (Lou) et 2 (Noé) pour la médiane, 1 pour la séquence partielle de pas. Les voici avec un premier total de 63.51, et la 5ème place. Ils n’en bougeront pas lors de la danse libre (93.96) avec des twizzles qui descendent d’un niveau et une serpentine qui peut largement être améliorée. Attaquer le “Requiem” de Mozart avec un grand sourire, Lou, non ! Ce n’est pas un morceau joyeux... Il est par contre, superbe, dommage de le surjouer. Mais c’est un grand classique qui sied au couple, et dans lequel ils savent s’exprimer. Ils ferment le classement final avec un total de 157.47, assez loin de leurs concurrents.

Natacha Lagouge/Arnaud Caffa : le chaud venu du froid

Froid parce qu’ils s’entraînent en Finlande, chaud parce que, quel que soit le thème, ils ont le rythme dans le sang, très “caliente” ! De saison en saison, on attend cependant d’eux des progrès techniques plus visibles. “Voulez-Vous” et “Gimme Gimme” de Abba, “Boogie Wonderland” de Earth Wind & Fire. L’I.S.U. a choisi les “danses sociales et styles des années 50, 60 et 70” pour thématique 2024/2025 et c’est un registre dans lequel ils excellent. Les niveaux sont corrects malgré une petite violation des restrictions chorégraphiques. Ils sont 4èmes de la RD (69.13), et eux non plus ne bougeront pas dans le libre (93.96). Un libre qui nous offre une belle montée en puissance de la musique et des danseurs sur “How are You, No, Really” de Jack Isaac, “The Ball” de Asaf Avidan et “Si c’était le Dernier” de Diam’s. Score total : 178.94. Natacha et Arnaud ont deux particularités : que ce soit en début de saison, à la fin ou au milieu, ils sont toujours physiquement hyper affûtés ; et ils respirent la joie de patiner. Ce qui rend chacun de leurs programmes très agréable à regarder.

Marie Dupayage/Thomas Nabais : les bombes à neutron

Explosifs ! C’est leur style, puissant, dans la sobriété. Pas un cheveu, ou en l’occurrence une lame, ne dépasse. L’occasion unique d’entendre Jefferson Airplane et Janis Joplin dans une patinoire. Marie et Thomas sont vraiment faits pour patiner sur des musiques improbables, eux seuls peuvent leur donner corps et âme sur la glace. Le final de cette RD est abrupt, mais, sans aucune autre compétition dans les patins, ils sont encore en rodage. Avec des twizzles niveaux 4 et 3, une médiane 3 et 2, ils empochent 74.18 et s’installent solidement au 2ème rang. Seront-ils battus par leurs aînés Loïcia et Théo dans le libre ? Non. Ils restent seconds (111.69) avec une FD toute en fraîcheur et subtilité sur deux morceaux de Benjamin Clementine : “Weakend”, et “Delighted”. Un total de 185.87 leur assure une médaille d’argent pour la deuxième fois consécutive.

Loïcia Demougeot/Théo Le Mercier : la maturité radieuse

Led Zeppelin n’est pas non plus un groupe phare des patinoires. “Since I’ve been Loving You” se prête assez bien à la RD, “Immigrant Song”, ultra difficile à patiner, un peu moins. Ils n’ont pas choisi la facilité, ce qui leur ressemble. 11 centièmes de points devant Dupayage/Nabais en composantes, ils obtiennent des grades d’exécution sévères, pour un score de 73.02. Leur danse libre est un bijou, ciselé au millimètre. “Akram Khan’s Giselle - Ceremony”, “Desh : Bleeding Soles from Jocelyn Pook”, et “Flesh & Bones : Dakini Mouvement 4” d’Adam Crystal. Vous connaissez ? Moi non plus ! Akram Khan est un chorégraphe et performeur bangladeshi, et le dernier morceau vient d’une série de la chaîne américaine Starz (merci à notre ami Google). Le montage du programme et la chorégraphie sont superbes, la gestuelle et les costumes, hypnotisants. Loïcia et Théo explorent un registre à la fois classique et ultra-moderne, ils transmettent une réelle émotion. Et les notes restent étrangement basses, très en-dessous de leur potentiel. 46.48 en composantes ? Ils valent beaucoup plus que cela. Idem pour leurs éléments techniques. 105.92 pour la FD ? Soit presque dix points de moins qu’à l’international. Ils terminent donc 3èmes de la compétition (178.94) et gardent le sourire même si la pilule doit être dure à avaler. Mais honnêtement, si je devais choisir entre eux et Dupayage/Nabais, je ne pourrais pas. Il faudrait que le podium ait une seconde marche plus large !

Evgeniia Lopareva/Geoffrey Brissaud : les magnifiques

On le sait, ils font désormais partie des grands : 8èmes mondiaux, 4èmes européens, trois fois médaillés en Grand Prix, sur le podium national depuis cinq ans, dont deux fois sur la plus haute marche. Ra-Rasputin, lover of the Russian Queen… On entendra sans doute encore Boney M. cette saison, mais Evgeniia et Geoffrey ont choisi une version électro qui dépoussière totalement le morceau, précédé de “Night Flight to Venus”. Ils patinent à l’allure d’une Ferrari sur circuit, avec la même précision de trajectoire, et ratissent les +4 en grades d’exécution. Les composantes sont plus timides, mais nous ne sommes qu’en tout début de saison. 82.19 les mènent bien sûr en tête. Loïck Gomez, alias BFRND, est un artiste musical qui, depuis sept ans, compose les bandes originales des présentations de Balenciaga. A voir son look à la Marylin Manson, on ne s’en douterait pas. Et pourtant c’est un musicien hors pair, capable de produire aussi bien de sombres morceaux à consonances métal, que de revisiter de grands classiques. “Elephant”, “Fugue en Ré Mineur” de J.S. Bach revue et corrigée, “360” : les trois morceaux créent une danse libre, chorégraphiée par Guillaume Cizeron, façon décharge 220 volts ! Le spectateur n’en sort pas indemne, mais les danseurs vont bien, merci ! Evgeniia et Geoffrey obtiennent 118.52 avec uniquement des +4 et +3 en GOEs, et des composantes plus élevées que dans la RD. Avec un total de 200.71, plus élevé qu’aux derniers championnats du Monde (200.28), ils battent leur record personnel.

Lopareva/Brissaud Danse Rythmique (Opens in a new window)

Danse rythmique seniors (Opens in a new window)

Par Kate Royan



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