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Interview Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud

© Kate Royan

Angers, Grand Prix de France 1er novembre 2024.

Lorsque je les rencontre, à la sortie de la conférence de presse qui suit la danse rythmique, personne ne se doute de ce qui va se passer le lendemain. (Ils vont gagner). Geoffrey regarde l’estrade de laquelle il vient de descendre.

L’an dernier, nous étions assis à gauche, la place de la médaille de bronze. Cette année, nous sommes à droite de Charlène et Marco. L’an prochain, il faut que nous soyons au milieu ! Il n’aura pas si longtemps à attendre !

Patinage Magazine : Après votre médaille de bronze au Skate Canada le week-end dernier, vous êtes venus ici vous qualifier pour la Finale ? (Je ne crois pas si bien dire !)

Evgeniia : On verra. La Finale a lieu à Grenoble, ce serait génial.

Geoffrey : Nos scores restent un peu bas… Et la qualification ne dépend pas que de nous. Nous avons écopé d’un point de déduction pour violation de temps alors que nous n’avons rien changé au programme, et que nous n’avons pas été sanctionnés la semaine dernière. C’est un peu bizarre. Les chronomètres canadiens et français doivent être différents…

P.M. : C’est le décalage horaire !

Evgeniia (qui éclate de rire) : Le temps passe plus vite en France, au Canada, c’est plus cool !

Geoffrey : C’est un peu rageant quand même. Nous avons bien patiné à Halifax, nous avons mieux patiné ici, nous aurions pu aller chercher les 80 points. Et crac…

P.M. : Marco [Fabbri] vient de dire que pour Charlène et lui, le choix de la danse rythmique avait été compliqué du fait des trois décennies couvertes par le thème imposé. Avez-vous rencontré les mêmes difficultés ?

Geoffrey : Oui, ça a été compliqué. Trouver quelque chose qui rentre dans les clous mais qui ne nous fait pas perdre notre personnalité, ce n’était vraiment pas évident. Nous sommes assez polyvalents, nous avons pu faire du classique comme du Mylène Farmer. Nous avons eu l’idée de Boney M. dès le départ mais Romain [Haguenauer] n’était pas emballé. Après avoir exploité d’autres pistes, nous sommes revenus à Boney M., mais dans une version décalée. Nous nous sommes dit que nous pouvions nous le permettre. Nous ne sommes plus débutants. Les gens reconnaissent Boney M., ou pas (rires) mais ce ne sont pas les versions originales qu’on entend à la radio. La marque de fabrique des Français, c’est d’aller chercher des choses qui changent un peu des grands thèmes de la danse sur glace. Et puis “Rasputin”, c’est un clin d’oeil au pays natal d’Evgeniia. Ra ra Rasputin ! (rires)

P.M. : Et le libre ?

Evgeniia : C’est Guillaume qui nous l’a proposé. Il aime la mode, la haute couture et il a découvert BFRND en regardant les shows de Balenciaga.

Geoffrey : Après les championnats du Monde, nous lui avions dit que nous ne voulions pas revenir à du classique. Notre dernier programme d’exhibition a vraiment cartonné. Nous nous sommes dit : pourquoi ne pas prendre quelque chose dans ce genre là, un truc franchement unique ? Guillaume a aimé cette idée. Notre danse libre suit les règles du patinage, mais elle est aussi très fun et très ambiance “party”.

© Kate Royan

P.M. : Nous allons parler de vous en tant qu’individus maintenant. Evgeniia, selon toi, quelle est la plus grande qualité de Geoffrey ?

Evgeniia : (Elle n’a aucune hésitation et répond immédiatement) C’est un bourreau de travail. Il n’arrête jamais.

P.M. : Geoffrey, la plus grande qualité d’Evgeniia ?

Geoffrey : Oh mais elle en a beaucoup, difficile de choisir. Je vais dire qu’elle est toujours hyper attentive aux détails. Pas que sur la glace ou dans sa vie professionnelle. Elle est méticuleuse, elle s’attache à faire les choses du mieux possible.

P.M. : Son plus gros défaut ?

Geoffrey : Elle râle… (rires) Non, elle est parfois un peu “fermée”, trop réservée. Elle n’exprime pas ce qu’elle ressent.

P.M. : Evgeniaa, le plus gros défaut de Geoffrey ?

Evgeniia : C’est un défaut et en même temps c’est positif : il est… (elle cherche le mot) “Emotionnel”.

P.M. : Sensible, donc…

Evgeniia : Oui, c’est ça. Il ressent les choses avec intensité. Moi aussi mais les exprimer, ce n’est pas dans mes gènes.

P.M. : Vous êtes très complémentaires en fait !

Evgeniia : Oui, tout à fait. C’est mieux de ne pas être trop semblables, c’est plus intéressant.

Geoffrey : Nous avons aussi des points et des goûts communs sinon nous ne pourrions pas patiner ensemble ! Mais c’est vrai que nous avons des caractères différents et que c’est généralement positif.

P.M. : Généralement ? (rires)

Geoffrey : Je ne vais pas te dire qu’on ne s’engueule jamais, mais ça ne dure pas longtemps et ce n’est jamais très grave.

Evgeniia : Ce qui est grave c’est que j’ai toujours raison et que parfois, il n’est pas d’accord ! (rires)

P.M. : Bonne chance pour demain en tout cas ! Et on croise les doigts pour la qualification en Finale ! (Ce qui a très bien fonctionné !)

Propos recueillis par Kate Royan

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© Kate Royan

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